♦ Bases du Bouddhisme - Sujets Doctrinaires Concis

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Les Neuf Pensées Entravantes

       

Le Bouddha Śākyamuni enseigne que parmi les dix facteurs qui entravent la libération, il y a neuf pensées qui sont propices à l’émergence de la malveillance et de la colère (l’un des trois kleśas qui causent toute forme de souffrance). Elles sont à écarter. Les voici par groupes de trois :


- ‘J'ai été traité injustement.' , 'Je suis traité injustement' et 'Je serai traité injustement.'


Ce groupe concerne le ‘Je’ qui se chérit et n’accepte pas le mauvais traitement par ignorance ou manque de confiance en la loi du karma, mais aussi par impatience vis-à-vis de l’adversité rencontrée. Le sentiment d’injustice qui s’élève trahit la quête d’un bonheur pour soi en premier au dépens d’autrui. En plus d’une forme d’égoïsme, on démontre aussi notre incapacité à vivre dans le moment présent, lequel lui-même est insaisissable.

L’adepte devrait plutôt penser par exemples et sans se lamenter : ‘J’ai été traité injustement et si tel est vraiment le cas, cela doit être une rétribution karmique négative et je devrais l’accepter.’ ‘Je suis traité injustement car j’ai peut-être mal agi consciemment ou non, et si tel n’est pas le cas, je vais essayer de comprendre pourquoi, de faire en sorte que cela cesse si c’est vraiment injuste ou d’endurer cette rétribution avec patience’. ‘Je serai traité injustement si moi-même je ne me comporte pas de manière juste vis-à-vis d’autrui. Il me faut donc éviter de générer les causes de cette injustice en m’appuyant fermement sur les dix actes vertueux.’

Si ces trois pensées sont entretenues, alors elles causeront le mécontentement, lequel n’est que le germe de l‘animosité ou de la colère manifeste. Ces pensées empêchent le développement de l’esprit d’éveil, lequel se déploie quand on est capable d’accepter toute critique, même infondée, et de faire l’éloge d’autrui quand cela est pertinent.        


- 'Mes proches ont été traités injustement. 'Mes proches sont traités injustement.’ et ‘Mes proches seront traités injustement.’


Le chérissement de soi entraîne le chérissement des autres, dont les proches auxquels on est très attaché. L’attachement est donc bien une source de souffrances. Par ignorance des karmas individuels, on s’émeut rapidement quand nos proches sont mal traités, et ce, sans savoir réellement quelles sont toutes les causes qui ont amené nos proches à être maltraités. On ne peut pas soupçonner un instant que s’ils sont maltraités, cela peut être un moment difficile à passer mais qu’après, cela leur sera bénéfique (fardeau purgé).

Le Bouddha enseigne que tous les êtres ont été des proches au cours de leurs nombreuses existences. Se lamenter du mauvais traitement des proches de cette vie au détriment des « étrangers ou inconnus » est donc un obstacle pour développer l’amour universel. Cela contribue à d’innombrables conflits.

S’il s’avère que les proches sont vraiment l’objet de mauvais traitement, il n’est pas faute de vouloir les aider et protéger sans animosité envers qui que ce soit. Cela signifie en particulier de leur expliquer, encore faut-il en être capable, ce qu’est la vertu afin qu’ils puissent compenser autant que possible les effets des actes mauvais antérieurs. Le karma enseigne que nous sommes d'abord responsables de nos actes malsains dont il faut subir les conséquences à défaut de pouvoir les éviter et purger, et la vue de sagesse enseigne qu’il n’y a personne qui est mal traitée et encore moins personne qui soit responsable du mauvais traitement !

Si ces trois pensées sont entretenues, alors elles causeront le mécontentement, lequel n’est que le germe de l‘animosité ou de la colère manifeste. Ces pensées empêchent le développement de l’esprit d’éveil, lequel se déploie quand on est capable de se détacher de tout, dont les proches, et de rester équanime face à la justice comme à l’injustice apparente.


- 'Mon ennemi a obtenu un avantage.', ‘Mon ennemi obtient un avantage.’ et ‘Mon ennemi obtiendra un avantage.’


Un ami peut devenir un ennemi et inversement. Si l’ennemi a obtenu un quelconque avantage, cela est probablement dû à un mérite passé. On devrait plutôt s’en réjouir pour lui, surtout si son inimitié est manifeste à notre égard et que cela se tournera ensuite contre lui. S’en réjouir permet d’acquérir du mérite et de contrer la jalousie. Si on se lamente de l’avantage de notre ennemi, cela souligne une forme d’avidité. On convoite au fond l’avantage et en plus chez une personne que l’on conteste. Jusqu’à l’obsession, cela peut rendre malade et malveillant.

Comme adepte du Dharma, on devrait cultiver le contentement et le détachement aux choses matérielles. Un avantage peut devenir un désavantage et inversement. Par exemple, si on obtient une promotion dans le travail qui implique une augmentation de salaire, cela peut provoquer ensuite une hausse des impôts à payer en plus. Il est aussi possible d’obtenir un avantage qui s’avère vraiment inutile et qui peut provoquer des critiques douloureuses.

On pourrait plutôt penser par exemples : ‘Mon ennemi a obtenu un avantage et j’espère qu’ainsi, il deviendra un ami une fois réjoui !’ ‘S’il obtient un avantage, c’est certainement parce qu’il a aussi du bon en lui !‘ ‘J’espère que lorsqu’il aura obtenu cet avantage, il sera satisfait au point de devenir amical avec tout le monde !’

Si ces trois pensées sont entretenues, alors elles causeront le mécontentement, lequel n’est que le germe de l‘animosité ou de la colère manifeste. Ces pensées empêchent le développement de l’esprit d’éveil, lequel se déploie quand on est capable de se réjouir des avantages des autres, sans rien envier, de manière équanime, sans discriminer et avec un détachement à toute chose.


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