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Les Six Aspects de la Perception (Correcte)


L'adepte, quel que soit son niveau d'avancement, devrait cultiver et maintenir correctement aussi longtemps que cela est nécessaire et utile, les six aspects de la perception qui contribuent à la marche vers la libération complète. Quels sont-ils ?

(1) la perception de l'impermanence, (2) la perception de la souffrance, (3) la perception du non-soi, (4) la perception de l'absence d'attrait, (5) la perception de la mort et (6) la perception du désintérêt pour toutes les choses mondaines.

Qu'en est-il succinctement ?

(1) Les êtres ordinaires perçoivent les phénomènes comme s'ils étaient permanents. Bien qu'ils puissent savoir et reconnaître l'impermanence de toutes choses dans une certaine mesure, en dépendance du degré de leurs entraves et afflictions, ils s'efforcent tant bien que mal à entretenir l'illusion de la permanence voir même de la créer. Ils se voilent et ligotent ainsi et manquent de percevoir la nature réelle des choses. Il importe de réorienter cette perception erronée par l'attention et la vigilance pour reconnaître cette impermanence. Quand cette reconnaissance perceptuelle de l'impermanence s'intègre dans l'existence, cette dernière ne peut que changer dans le sens d'une quête de la libération complète du Bouddha.

(2) Les êtres ordinaires fuient constamment la souffrance, de toutes manières. Ils la perçoivent comme une chose à rejeter systématiquement. Mais par erreur, ils prennent ce qui est source de souffrances pour du bonheur et inversement. Leur perception de la souffrance est très limitée et sur la base de l'ignorance, du désir et de la colère, ils la prennent pour une fatalité à laquelle il faudrait au pire s'accommoder, ou qu'il faudrait au mieux éradiquer. En aucune façon, ils ne cherchent à en connaître les causes profondes et à y remédier de façon définitive, notamment en s'appuyant dessus de manière habile et sage. Là, les quatre nobles vérités enseignées par le Bouddha leur manquent pitoyablement.

(3) Les êtres ordinaires, depuis leurs naissances, croient fermement en leurs existences propres. Cela est inculqué par les parents mais aussi la société entière via notamment l'éducation. Seulement, ils ne voient pas que les concepts de soi, d'individu, de personne, d'être sensible, d'être vivant, d'être autonome, d'être indépendant, de principe vital, d'esprit maître,….sont tous faux ! Ils ne sont pas même capables, en s'appuyant sur les établissements de l'attention enseignés par le Bouddha, de voir qu'ils ne sont qu'un ensemble d'agrégats en changement continu donnant l'illusion d'un être libre comme l'être vu dans un film. De là, le chérissement d'un soi illusoire se développe et s'ensuit une masse de souffrances interminables.

(4) Les êtres ordinaires, en quête aveugle de bonheur, sont aveuglés par les choses qui flattent les cinq sens. Ils ne reconnaissent pas que ces objets qui plaisent aux sens sont sources de souffrances dans le sens où ils maintiennent à travers les douze liens interdépendants dans le cycle des naissances et des morts. Ils finissent même par éprouver de l'attrait pour ce qui devrait générer du dégoût, simplement pour satisfaire des désirs sensuels qui sont vains. Ils accumulent toutes sortes d'actions négatives qui produisent des mauvaises rétributions karmiques. Par manque de discernement, ils ne perçoivent pas que tous ces objets attrayants sont sans fondement, inexistants, fallacieux, illusoires, trompeurs, comme un mirage d'eau fraîche qui enchante l'assoiffé.

(5) Les êtres ordinaires, ne voyant pas en profondeur l'impermanence des phénomènes, pensent qu'ils peuvent vivre éternellement. Ils ne pensent jamais à la mort. Ils font de grands efforts pour augmenter ou même créer la longévité par des moyens scientifiques. Ils ne comprennent pas que la longévité existentielle dépend de causes karmiques à réunir, et ultimement ne comprennent pas que la vie ou la mort n'existent pas. Ainsi, ils fuient le sujet de la mort comme la peste, sans savoir que la mort ordinaire est aussi l'occasion de se libérer du cycle des existences. Pourtant, la mort et toujours présente comme une ombre. Elle se manifeste constamment et peut le faire à tout moment de terrible façon. Ce qui, bien perçu, pourrait aider à donner du sens à la vie éphémère et devrait aussi réduire les souffrances.

(6) Les êtres ordinaires sont aussi des êtres mondains. Ils s'engagent dans toutes sortes d'activités inutiles, simplement parce qu'ils sont incapables d'introspection, de vouloir chercher leur véritable nature qu'ils ignorent. Ils n'ont intérêt que pour des futilités, qu'ils amplifient par leur imagination débridée, laquelle est source de tous les troubles mentaux. Leurs vies, qu'il faut gagner durement, se résument à : travailler pour gagner de l'argent autant que possible, consommer au-delà des besoins vitaux comme des esclaves, fonder une famille pour assurer une descendance et perpétuer la croyance au soi, profiter quand cela est possible des plaisirs mondains sources de mauvais karmas, rester en vie aussi longtemps que possible et en bonne santé pour fuir la mort. Ils n'ont donc intérêt que pour des futilités et ne cultivent en rien le renoncement.


Ces six aspects de la perception à développer sont essentiels pour cheminer sûrement sur les pas du Bouddha. Ne les négligez pas, méditez dessus régulièrement et mettez-les en application si vous aspirez au véritable bonheur !


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