Un maître dit à son disciple trop occupé pour pratiquer : «Si nous avons décidé de
nous arrêter, cessons donc de suite. Pourquoi promettre de reprendre notre pratique
au terme de nos préoccupations, puisque celles-ci ne prendrons jamais fin.»
- Pratiquer de façon progressive pour ne pas se décourager. Il est conseillé d’avoir
deux périodes de pratique : l’une fixe et l’autre libre (invocation permanente).
- Avoir une invocation nette et délibérée, la pensée adhérant aux mots, conscience
et mots étant à l’unisson. Les invocations doivent êtres claires et distinctes. Au
bout d’une grande accumulation d’invocations, le nom du Bouddha s’échappera à tout
moment de la conscience alaya du pratiquant. La qualité de l’oraison est plus importante
que le nombre d’invocations.
- Le pratiquant doit parvenir à tout considérer comme des illusions éphémères, pour
parvenir au monoïdéisme. Ce n’est pas abandonner tout le monde, car c’est s’assurer
sa propre renaissance pour revenir ensuite et sauver ses amis et ses proches. Voilà
l’amour véritable !
- Penser que lorsqu’un disciple invoque le nom du Bouddha, une fleur de lotus naît
dans le lac aux sept joyaux. Cette fleur poussera en fonction des efforts du disciple.
- Si le disciple manque de temps, et a l’esprit dispersé, pratiquer la méthode des
«Dix Récitations» : prononcer dix noms du Bouddha à chaque inspiration-expiration.
- Se rendre compte que la pratique de la Terre Pure est plus facile que la voie de
l’étude des Sutras, de la Discipline, et du Zen, car dans cette pratique, le disciple
est soutenu par la puissance du Bouddha Amitabha. Même accablé de mauvaises formations
karmiques, il peut renaître en Terre Pure, et là, il trouvera rapidement le chemin
de la bouddhéité.
- Ne pas s’inquiéter excessivement de ses pensées vagabondes, car bien que l’invocation
avec un esprit dispersé ait un effet beaucoup plus limité qu’avec un esprit concentré,
elle a bien un effet. En persévérant, la pensée juste émergera d’elle-même.
- Penser que parmi les nombreuses autres Terres Pures, la Terre Pure d’Amitabha est
la plus facile à atteindre, grâce au vœu «d’accueil et d’escorte» du Bouddha Amitabha.
«Tout est éphémère, le dieu de l’impermanence n’attend personne, ce corps est aisément
réduit en poussière, la Voie est difficile à trouver. Le disciple doit garder ces
pensées à l’esprit et ne jamais perdre de vue les deux mots « souffrance » et «mort»,
afin qu’ils agissent sur lui comme des aiguillons.»
- Suivre les 5 ou 10 préceptes et accomplir de bonnes actions sans invoquer le Bouddha
mènera à une vie céleste, mais ne permettra pas de sortir du samsara. Or dans le
Samsara on passe un temps beaucoup plus long dans les voies maléfiques que dans les
royaumes célestes.
- Garder à l’esprit que nous nous trouvons dans l’ère de déclin du Dharma : qualités
et vertus se sont désagrégées par rapport à l’époque du Bouddha. L’éveil est donc
devenu difficile d’accès si nous ne comptons que sur nos moyens personnels.
Pour maintenir la persévérance et la fermeté dans la pratique de la Terre Pure, il
faut :
- Garder à l’esprit l’objectif suprême. Il faut pour cela cultiver l’esprit d’éveil
et le renoncement.
- Penser qu’avoir connaissance de la méthode de la Terre Pure et ne pas pratiquer
avec assiduité c’est se montrer ingrat envers le Bouddha et perdre une occasion exceptionnelle
de retrouver sa vrai Nature.
- Se dire que nous pratiquerons dans une vie future est aussi chimérique que de disserter
sur un rêve.
- Enfin, penser à l’impermanence, et à la précieuse existence humaine
La souffrance de la mort
La souffrance que génère la mort est très grande, et pourtant, nul au monde ne peut
y échapper. C’est le sujet de méditation permanent qu’on doit garder à l’esprit.
Comme on ne sait pas quand ce moment arrivera, il est nécessaire de s’y préparer.
La pratique de l’accumulation des mérites par l’invocation du nom du Bouddha Amitabha
est cruciale.
L’adepte doit se préparer extérieurement et sur le plan spirituel :
- Extérieurement, il doit s’entourer de bons amis pour être aidé au moment de la
venue d’une grave maladie ou du trépas. En effet, au moment de la mort, notre lourd
karma accumulé depuis la nuit des temps peut se manifester fortement et nous détourner
de la pensée vers la Terre Pure. Il faut se préparer à se défaire de toutes entraves
matérielles et affectives.
- Spirituellement, l’adepte doit cultiver le détachement envers cette vie illusoire
et voir en elle et toutes ses composantes,son caractère passager ( famille, richesse,
biens matériels,...). Il doit orienter constamment son esprit vers la Terre Pure
avec l’esprit altruiste de vouloir la libération pour lui et tous les êtres. Car
en effet, à l’heure de la mort, il peut faire face aux obstacles des trois doutes
et des deux principaux passages étroits.
Doutes et passages étroits
Ils se résument ainsi :
- Craindre que notre courte pratique face à notre mauvais karma accumulé, ne puisse
nous faire renaître en Terre Pure
- Craindre de ne pas avoir accompli nos voeux et de ne pas avoir éliminé l’ avidité,
la colère et les illusions, et donc de ne pas pouvoir renaître en Terre Pure
- Craindre que malgré notre invocation, le Bouddha Amitabha n’apparaisse pas au moment
de la mort.
- En raisons des souffrances de la maladie, le disciple peut se mettre à dénigrer
le Bouddha parce qu’il ne met pas fin à ses souffrances en répondant aux prières
- Par attachement affectif, il peut se ligoter à sa famille comme un ver à soie dans
son propre cocon.
La façon de surmonter ces obstacles est comme suit :
- Se remémorer avec foi le dix huitième voeux du Bouddha Amitabha
- Penser que les voeux non réalisés sont secondaires et se concentrer uniquement
sur l’invocation au Bouddha. Il n’est plus temps de s’y préoccuper, d’autant plus
qu’on est impuissant sur notre lit de mort.
- Ne pas se préoccuper de la venue des bons ou mauvais présages de la mort : simplement
fixer son esprit avec ferveur sur le nom du Bouddha Amitabha.
- Penser que les souffrances endurées sont l’épuisement de notre mauvais karma, et
donc en réalité, le bon signe de notre pratique. Il ne faut pas chercher l’assistance
de gourous ou autres charlatans à ce moment de la mort.
- Pour les liens affectifs, méditer ou se remémorer le fait que nos proches de cette
vie ne le sont que par le concours des liens karmiques des vies passées. Si nous
les chérissons vraiment, nous devrions nous tourner vers la Terre Pure afin de pouvoir
ensuite les libérer du Samsara. C’est la meilleure preuve d’amour véritable.
Le soutra des questions du roi Milinda contient cette parabole : «Un minuscule grain
de sable lâché à la surface de l’eau coulera immédiatement. Mais un bloc de pierre,
quoique gros et lourd, pourra aisément être déplacé par bateau. Il en va de même
pour le disciple de la Terre Pure. Avec un karma même léger, si le Bouddha ne viens
pas à son secours, le disciple sera condamné à tournoyer dans le cycle des naissances
et des morts. Mais même avec un karma chargé, grâce à l’aide du Bouddha Amitabha,
il pourra renaître en Terre Pure.»
L’assistance d’un guide spirituel
Il est bon que le malade en phase terminale puisse bénéficier de la venue d’un guide
spirituel. Les membres de la famille doivent y penser, même lorsqu’ils n'ont aucune
connaissance avec le Dharma. Si cela n’est pas possible, un laïc avisé devrait être
sollicité pour prêcher le Dharma.
En général, le guide devrait suivre les points suivants :
- Rappeler au mourant les vicissitudes du saṃsāra et les joies de la Terre Pure afin
de générer la foi en lui
- Expliquer le cas échéant, comment lever les obstacles évoqués ci-dessus
- Conseiller aux membres de la famille d’évoquer toute question d’ordre matériel
(testament) afin d’ éviter de raviver des attachements.
- Conseiller vivement aux proches d’éviter tout larmoiement néfaste pour le mourant.
- Encourager le mourant à pratiquer le don de ses biens pour une bonne cause.
Comment mener la prière d’intercession ?
Le malade mourant est souvent faible physiquement et mentalement. La pratique de
l’invocation est très difficile. Pour l’accompagner, les proches peuvent mener une
prière d’invocation au Bouddha Amitabha, en appliquant les règles suivantes :
- Devant le mourant, placer une statue ou image du Bouddha Amitabha, des fleurs,
et brûler de l’encens.
- Invoquer à tour de rôle plutôt qu’en groupe pour éviter d’ incommoder le mourant
encore conscient.
- L’invocation doit se faire en fonction du goût du mourant et de façon mélodieuse.
Pour le mourant comateux, lui souffler le nom « Amitabha » aux oreilles.
- L’instrument de musique, s’il est accepté et toléré par le mourant, devrait faire
retentir un son non grave, net et clair ( sonnette comme dans les pagodes par exemple
).
Les soutras enseignent : «Le sommet de la tête représente la sainteté, les yeux révèlent
la renaissance dans un royaume céleste,
Le coeur désigne le monde humain, le ventre représente les ombres spectrales,
Les genoux rejoignent le règne animal, et la plante des pieds, les enfers.»
Avec cette dernière partie, un aperçu de la tradition Terre Pure pratiquée en Asie
du Sud Est, élaboré à partir du livre 'Bouddhisme, Sagesse et Foi’ se termine.
Si vous voulez le lire en entier, allez sur la page dédiée.
Si vous voulez devenir un adepte Terre Pure authentique, voyez nos retraites !
© Amitabha Terre Pure - Dharma Diffusion
Après la mort
Il est crucial de ne pas pleurer, toucher, bouger ou nettoyer le corps du jeune défunt
pendant quelques heures ( environ 8 h ). Car même si son souffle n’est plus, sa conscience
est encore présente. Il est encore en mesure d’éprouver des sentiments. Le mieux
et l’unique chose à faire est d’invoquer le nom du Bouddha sans pleurer. Il faut
aussi éviter de palper le corps pour savoir si la renaissance sera bonne ( la partie
chaude située au niveau de la tête est un bon signe ). Au sujet des dispositions
funéraires, elle devrait être simple. Il faudra faire attention d’éviter toute offrande
de nourriture carnée car cela pourrait aggraver lourdement le karma du trépassé.
Le Soutra de Ksitigarbha ( l’un des huit grands Bodhisattvas ) explique bien le mal
commis par l’abattage des animaux destinés à être servis aux invités pour les funérailles.
Cela peut se faire encore en Asie.
Durant 49 jours, comme cela a été enseigné par le Bouddha Shakyamuni, il est bon
pour les proches de pratiquer autant que possible de bonnes actions et d’en dédier
les mérites au défunt et à tous les êtres pour en multiplier le bénéfice. A titre
d’ exemples :
- s’efforcer de manger végétarien
- pratiquer la générosité
- faire des prières
- éviter les distractions mondaines
- etc ....
Dans le bardo, le mourant de par son corps mental, est doué de clairvoyance. Il est
capable de percevoir toutes choses dans l’univers, et donc de lire directement les
pensées des proches !! Il faut par conséquent s’efforcer de garder attentivement
les trois portes que sont le corps, la parole et l’esprit.
Histoire d’un laïc
«Le laïc était issu d’une famille de petits commerçants pauvres. Bien élevé et courtois,
il maîtrisait bien le monde des affaires. En 1922, suivant l’exemple d’un ami, il
chercha refuge auprès du Triple Joyaux, et avec quelques autres se consacra à développer
l'Esprit d'Éveil pour son salut et celui des autres. Quelques années plus tard, en
raison d’une grave maladie, il dut abandonner un régime strictement végétarien et
s’écarta peu à peu de ses amis bouddhistes. En Juillet de cette même année, son état
s’aggrava et tout le monde s’attendait au pire.
Sachant que le trépas s’approchait, il se repentit en toute sincérité de ses péchés,
se détacha complètement du monde matériel et consacra tout son temps et ses efforts
à l’invocation du Bouddha. Ses condisciples, craignant que sa pratique ne manque
encore de profondeur, restaient continuellement à son chevet. On commença la prière
d’intercession le 12 Juillet. Trois jours plus tard, il se sentit soudainement revigoré,
frais et dispos. Le 17, il déclara avoir rêvé d’une auréole de lumière aussi brillante
que cinq ou six ampoules électriques. Ce soir-là, son teint paraissait normal. Ses
condisciples continuèrent à réciter le nom du Bouddha jusqu’à l’aube et s’apprêtaient
à partir lorsque le laïc déclara subitement : ‘Je n’ai pas encore atteint la Terre
pure. Je vous prie de continuer l’invocation toute la journée.’ Le groupe acquiesça
volontiers et l’invocation se prolongea ; le malade parlait très peu. Il souriait
paisiblement, le visage radieux, comme s’il venait de recevoir des nouvelles au-delà
de toute espérance. Cela dura quelques heures puis il s’immobilisa les yeux fixés
sur la statue du Bouddha Amitabha devant lui. Son regard se voila alors et son souffle
se suspendit. Il succomba à cinq heures le matin même. Les disciples se relayèrent
pour prier, intercalant de vives paroles de soutien et d’encouragement jusqu’à ce
que son corps soit complètement refroidi. Sa famille avait été prévenue de ne pas
pleurer ni se lamenter. A dix heures du matin, l’un des adeptes palpa le corps et
constata un refroidissement général à part au sommet de la tête, qui était aussi
chaud que de l’eau bouillante.»
Bouddhisme,Sagesse et Foi - Approfondir pour pratiquant confirmé