Sūtra Mahāyāna Vaipulya de la Totale Rétention
Traduit du Sanskrit en Chinois dans la Dynastie Sui
Par l’indien Tripiṭaka Maître Vinītaruci
Ainsi j’ai entendu.
Une fois le Bouddha demeurait sur la montagne Gṛdhrakūṭa, proche de la cité capitale
Rājagṛha, accompagné d’une multitude de 62 000 grands bhikṣus, une multitude de 80
koṭīs de Bodhisattva-Mahāsattvas, et 60 koṭīs cent milles upāsakas du royaume de
Magadha.
À cette époque, la retraite de méditation d’été venait de se terminer, approchant
le moment de Son parinirvāṇa, l’Unique-Honoré-Du-Monde entra dans le Samādhi En-Accord-Avec-Le-Dharma.
Pendant Son Samādhi, ce Trois-Milles Triple Milliers de Monde était partout orné
de bannières de soie et de dais. Des vases faits de joyaux d’encens étaient bien
placés et des parfums largement diffusés. Éparpillées vraiment partout, se trouvaient
des fleurs de lotus épanouies à milles pétales. À ce moment, dans ce Trois-Milles
Triple Milliers de Monde, des multitudes dans les centaines de milliers de koṭīs,
les Rois-Brahmā, et leurs escortes dans les centaines de milliers de koṭīs se rejoignirent
à l’endroit où le Bouddha se tenait. Une fois arrivés, ils inclinèrent leurs têtes
aux pieds du Bouddha. Avec les paumes jointes, face au Bouddha, ils firent un pas
en arrière pour se tenir d’un côté. Aussi, à l’endroit où se tenait le Bouddha, vinrent
des centaines de milliers de koṭīs de fils-dieux des Cieux de Pure Demeure, les fils-dieux
Īśvara et Maheśvara, des rois-dragons, rois-yakṣas, rois-asuras, rois-garuḍas, rois-kimnaras,
rois-mahoragas, avec leurs escortes respectives dans les centaines de milliers de
koṭīs. Une fois arrivés, ils se prosternèrent aux pieds du Bouddha. Avec les paumes
jointes, face au Bouddha, ils firent un pas en arrière pour se tenir d’un côté. Même
les dieux du Ciel le plus haut [Akaniṣṭha] dans ce Trois-Milles Triple Milliers de
Monde vinrent se joindre à la vaste multitude, laquelle remplissait l’espace sans
reste. Aussi à l’assemblée, se joignirent les autres d’un grand pouvoir impressionnant
tels que des dieux, des dragons, yakṣas, gandharvas, asuras, garuḍas, kimnaras, mahoragas,
et autres.
À ce moment, l’Unique-Honoré-Du-Monde, incité par la juste pensée, sortit de Son
samādhi. Il regarda par-dessus toute la vaste multitude tandis qu’il étirait Son
corps et ouvrit Sa bouche. Comme un roi lion, trois fois Il s’étira.
Alors l’Unique-Honoré-Du-Monde allongea de Sa bouche Sa vaste et longue langue, couvrant
entièrement les Trois-Milles Triple Milliers de Monde. Après que le Tathāgata eut
fini d’étaler Son pouvoir spirituel, Il regarda à nouveau la foule gigantesque. Alors,
tous dans la vaste multitude se levèrent de leurs sièges. Ils firent obédience avec
les paumes jointes et se tinrent en silence. À ce moment, le Bouddha dit au Bodhisattva
Maitreya, "Ajita, dans peu de temps, le Tathāgata va entrer en parinirvāṇa. Si tu
as des doutes au sujet du Dharma et voudrais me questionner, maintenant est le bon
moment tandis que je suis toujours ici. Ne te permets pas d’avoir toi-même des regrets
navrants après que le Bouddha soit parti."
Alors le Bodhisattva-Mahāsattva Maitreya dit au Bouddha, “Oui, Unique-Honoré-Du-Monde,
Vous connaissez mieux Votre temps. Les Bouddha-Tathāgatas ont accompli l’ultime de
tous les dharmas. Je prie seulement que Vous acceptiez de l’énoncer, permettant à
Votre Œil de Dharma de rester longtemps en ce monde."
À ce moment, dans l’assemblée, les rois-fils du Ciel Maheśvara et une multitude de
80 koṭīs de dieux des Cieux de Pure Demeure, avec leurs escortes, entourèrent le
Bouddha et inclinèrent leur tête aux pieds du Bouddha. Joignant leurs paumes, ils
dirent au Bouddha, "Unique-Honoré-Du-Monde, la Porte-Dharma de la Rétention Totale
Vaipulya Mahāyāna a été enseignée dans le passé par d’innombrables Bouddha-Tathāgatas,
qui sont des Arhats, Samyak-Saṁbouddhas. Nous prions seulement que le Tathāgata veuille
bien nous l’exposer maintenant pour apporter des bénéfices, du confort, et de la
joie à d’innombrables humains et dieux et de permettre au Bouddha Dharma de demeurer
dans ce monde."
À ce moment, le Bouddha approuva en silence. Sachant que le Bouddha avait accepté
leur requête, les fils-rois du Ciel Maheśvara étaient remplis de joie et exubérants.
Joignant les paumes, ils rendirent obédience et firent un pas en arrière et d’un
côté. Alors le Bouddha dit au Bodhisattva-Mahāsattva Maitreya, "Ajita, cette Porte-Dharma
de la Rétention Totale Vaipulya Mahāyāna n’est pas uniquement révélée par moi. D’innombrables
Bouddhas du passé, du présent et du futur, dans les mondes des dix directions, l’ont
souvent enseignée. S’il y avait des êtres sensibles qui offensent le Dharma et la
Sangha, et disent que les paroles du Bouddha ne sont pas prononcées par le Bouddha,
ces malicieux iront sur les chemins d’existence inférieure pour endurer d’horribles
souffrances."
À ce moment, le Bouddha dit au Bodhisattva-Mahāsattva Maitreya, "Si, parmi des hommes
et des femmes de bien, il y a ceux qui ont activé l’esprit d’éveil et vont accepter,
soutenir, lire et réciter, aussi bien qu’expliquer aux autres, ce Sūtra Mahāyāna
Vaipulya de la Totale Rétention, nous savons que ces gens n’iront pas dans les mauvais
chemins d’existence."
Alors l’Unique-Honoré-Du-Monde demanda au Bodhisattva-Mahāsattva Maitreya, "Ajita,
depuis la nuit où j’ai atteint la Bouddhéité jusqu’au moment où je vais entrer dans
le Nirvāṇa Sans Résidu, y a-t-il de mauvais karmas résultant d’inadvertances dans
ce qui a été fait, prononcé, pensé, et médité par le corps, la bouche et l’esprit
du Bouddha ?".
Le Bodhisattva-Mahāsattva Maitreya répondit, "Non, Unique-Honoré-Du-Monde."
Le Bouddha dit, "Maitreya, comme tu le dis, du moment où j’ai obtenu la Bouddhéité
jusqu’au moment de mon parinirvāṇa, ce que j’ai dit dans cet intervalle est entièrement
vrai, jamais faux. S’il y a des fous qui ne comprennent pas du tout que les paroles
du Tathāgata sont des moyens habiles et jugent que 'ce Dharma est de cette façon ;
ce Dharma n’est pas de cette façon,' ils offensent le Vrai Dharma ainsi que les Bouddhas
et Bodhisattvas. Je dis qu’ils font face aux enfers."
Le Bouddha continua, “Ajita, après mon parinirvāṇa, si, dans le monde des cinq turpitudes,
parmi des bhikṣus, bhikṣuṇīs, upāsakas, et upāsikās, il y a ceux qui ne sont pas
des Bodhisattvas mais prétendent être des Bodhisattvas, alors ils sont vraiment hérétiques.
Parce qu’ils avaient fait des offrandes aux Bouddhas et formulé leur résolution dans
le passé, ils ont pu renoncer à la vie de famille sous la Loi du Bouddha. Partout
où ils vont, ils ont recherché la gloire, les bénéfices, et l’adoration de leurs
amis et familles. Ils se sont engagés sans scrupule dans des activités impures et
abandonné leur foi. Ils ne se sont pas gardés de commettre des mauvaises actions.
Ils n’ont pas surmonté leur avidité pour des bénéfices et honneurs. Comme pour toutes
les Portes du Dharma et ce qui va produire le ferme samādhi, ils en sont restés bien
loin et n’en ont aucune connaissance. Pour le salut de leur famille, ils ont faussement
prétendu leur connaissance et compréhension. Demeurant dans la tromperie et la flatterie,
leurs bouches ont prononcé des paroles contradictoires et leurs corps ont accomplis
des actes contradictoires."
"Ajita, dans ma Voie d'Éveil, tous les êtres sensibles sont égaux et tenus dans ma
grande compassion. Tandis que j’utilise des bonnes approches habiles, je ne perds
jamais l’Attention Juste. Le Tathāgata, demeurant paisiblement dans Son pouvoir inégalé,
expose le Dharma Ininterrompu. Supposons qu’il y ait des êtres sensibles qui disent
ces mots : 'Les Bodhisattvas ne devraient pas étudier, ou accepter les Sūtras que
le Bouddha a énoncés aux Auditeurs. Ceci n’est pas le juste Dharma, ni le juste chemin.
Non plus les Bodhisattvas ne devraient pas étudier le Dharma Pratyekabouddha.' Supposons
qu’ils disent aussi : 'Les Auditeurs ne devraient pas entendre et écouter les Dharmas
que les Bodhisattvas pratiquent. Non plus les Auditeurs ne devraient entendre et
accepter le Dharma Pratyekabouddha. 'Supposons qu’ils disent aussi : 'Tout ce que
les Bodhisattvas ont à dire, les Auditeurs et les Pratyekabouddhas ne devraient pas
entendre et l’accepter.' Leurs paroles et actions contradictoires ne sont pas en
accord avec les Sūtras Ils sont incapables de croire ou accepter que ce soit la vraie
Libération du Dharma ou les paroles qui sont en accord avec la Vraie Réalité. Les
pratiquants de cette voie ne peuvent même pas renaître dans un Ciel, sans parler
d’accomplir la libération.
"Ajita, j’ai exposé le Dharma et dompté, en accord avec leur foi, autant d’êtres
sensibles que de sables dans le Gange. Ajita, même maintenant, je souhaite aller
dans les mondes des dix directions pour exposer le Dharma avec bonté aux êtres sensibles
pour leur bénéfice. Ce n’est pas pour ceux qui ne sont pas des Bodhisattvas mais
sous la forme de Bodhisattvas. Non plus est-ce pour ceux qui sont mauvais et fourbes,
ayant entendu peu du Dharma, tiennent des propos ambigus au sein de mon Dharma. Supposons
que le fourbe dise ces mots : 'Ceci, les Bodhisattvas devraient l’étudier. Ceci,
les Bodhisattvas ne devraient pas étudier’. Ayant offensé le Bouddha, le Dharma et
la Sangha, le fourbe, après sa mort, tombera dans l’enfer et, pendant des centaines
et milliers de kalpas, ne pourra en partir. Supposons qu’il renaisse plus tard dans
une pauvre famille et même reçoive une prophétie de l’obtention de la Bouddhéité.
Alors il atteindra finalement le samyak-sambodhi dans un mauvais monde des cinq turpitudes,
tout comme moi qui ai accompli le Chemin du Bouddha dans ce monde des cinq turpitudes
dans la vie et la mort. Pour ces causes et conditions, tu devrais bien écouter, croire,
et savoir qu’ainsi seront les résultats de suivre le chemin des mauvais amis.
"Ajita, comme je m’en souviens, il y a d’innombrables kalpas passés, un Bouddha nommé
Roi Valeureux de Nom à la Gloire Immaculée apparut dans le monde, qui était le Tathāgata,
Arhat, Samyak-Saṁbouddha, Connaissance et Action Parfaite, Sugata, Comprenant le
Monde, l’Insurpassé, Dompteur des Hommes, Enseignant des Dieux et Humains, Bouddha
l’Unique-Honoré-Du-Monde. Ce Bouddha, durant Sa vie de 80 000 nayutas d’années, exposa
le Dharma aux multitudes. À cette époque, dans le Dharma du Tathāgata Roi Valeureux
de Nom à la Gloire Immaculée, il y avait un bhikṣu nommé Pure Vie. Il était un grand
maître du Dharma, ayant totalement retenu quatorze koṭīs de Sūtras et six millions
de Sūtras Mahāyāna. Ses paroles étaient pures et belles, son éloquence sans entrave.
Il aida d’innombrables, sans limite êtres sensibles en leur donnant des enseignements,
des bénéfices, et la joie. En entrant en parinirvāṇa, le Tathāgata Roi Valeureux
de Nom à la Gloire Immaculée confia à bhikṣu Pure Vie, 'Tu devrais protéger et soutenir
mon vrai Œil du Dharma dans les temps futurs.' À ce moment, Pure Vie, ayant accepté
l’instruction du Bouddha, pendant des milliers et des dizaines de milliers d’années
après le parinirvāṇa du Tathāgata, garda et fit circuler la réserve secrète des Bouddhas.
Il accepta, soutint, lut et récita la Porte Dharma de la Totale Rétention, et il
avait approfondi la compréhension de ses lignes. Il l’exposa aussi à tous les êtres
sensibles dans 80 000 cités dans ce monde en accord avec leurs souhaits et préférences.
"À cette époque, il y avait une grande cité appelée Bhadra. Pure Vie se rendit dans
cette cité pour exposer le Dharma à 80 koṭīs de propriétaires en accord avec leurs
préférences. En conséquence, 80 koṭīs de gens dans cette cité purent acquérir la
pure foi, un koṭī de gens s’est établi sur la Voie de l’Éveil, et 79 koṭīs de gens
acceptèrent le véhicule des Auditeurs et furent ainsi entraînés. Alors, ce maître
du Dharma Pure Vie, suivi par une multitude de 10 000 bhikṣus, parti s’exercer sur
la Voie de l’Éveil.
"À cette époque, dans la cité de Bhadra, il y avait un bhikṣu nommé Dharma. Il accepta
et soutint un millier de Sūtras Mahāyāna Vaipulya et obtint les quatre dhyānas. Il
convertissait les êtres sensibles dans cette cité uniquement par des moyens de Dharma
Vaipulya de Śūnyatā. Incapable de parler facilement et habilement, il prononçait
ces mots : 'Tous les dharmas sont vides et calmes. Ce que je dis est vraiment la
parole du Bouddha. Ce que le bhikṣu Pure Vie a dit est contaminé d’impureté et de
saleté. Ce bhikṣu mène une vie impure mais s’appelle lui-même Pure Vie. Pourquoi
? Ce bhikṣu garde les fleurs qu’il a reçues de sa propre joie, non pour faire des
offrandes. Il fait la même chose avec des parfums intenses et des encens en poudre.
Ce bhikṣu Pure Vie, stupide et insensible, ignore que j’ai longtemps pratiqué la
voie de Brahmā. Il est jeune et n’a pas renoncé à la vie de famille depuis trop longtemps.
Il est arrogant, sans foi, et totalement indiscipliné. Ceux qui n’ont pas du tout
cette connaissance disent que Pure Vie est un bhikṣu qui observe les préceptes’.
"À cette époque, Dharma, qui, avec un esprit vicieux, avait dénigré le bhikṣu qui
soutenait le Dharma, tomba dans l’enfer après sa mort. Pendant 70 kalpas, il endura
des souffrances multiples. Une fois passés ces 70 kalpas, il reprit naissance dans
des formes animales. Il continua de renaître dans des formes animales pendant 90 000
vies. Après ces 90 000 vies, il reprit naissance dans des formes humaines. Pendant
60 000 vies, il n’avait pas du tout de langue et vivait dans la pauvreté et le misérabilisme.
"[D’un autre côté,] Le bhikṣu Pure Vie, ayant gagné la pure foi en le Dharma, continua
de propager le Dharma. Par la suite, il se trouva devant 63 nayutas de Bouddhas.
En tant que maître du Dharma avec les cinq pouvoirs transcendantaux, il demandait
toujours à chaque Bouddha de tourner la merveilleuse Roue du Dharma.
"Ajita, dis-moi ceci. Le bhikṣu Pure Vie était-il dans le passé une personne différente ?
Ne le regarde pas comme quelqu’un de différent. Il n’est autre que le Bouddha Amitābha
aujourd’hui. Ajita, dis-moi ceci. Le bhikṣu Dharma était-il dans le passé une personne
différente ? Ne le regarde pas comme quelqu’un de différent. Il n’est autre que moi
aujourd’hui. Parce que je L’ai dénigré par stupidité et idiotie, j’ai souffert autant.
À cause de ces causes et conditions karmiques, j’ai atteint le samyak-sambodhi dans
ce monde des cinq turpitudes. Par conséquent, Ajita, s’il y a des Bodhisattvas qui
tiennent des propos ambigus avec respect envers le Dharma, ils vont, pour ces causes
et conditions, finalement accomplir la Voie du Bouddha dans un monde des cinq turpitudes.
Il y aura des māras dans leurs Terres de Bouddha, lesquels causent constamment des
obstructions et posent des problèmes quand ils exposent le Dharma."
Quand la vaste assemblée avait entendu les paroles du Bouddha, ils sont tous tombés
dans le chagrin, ont versé des larmes de tristesse qui perlaient sur leurs nez. Ils
dirent tous ces mots : "Puissions-nous nous abstenir de porter des paroles ambiguës
avec respect envers le Dharma, comme le bhikṣu Dharma !"
À ce moment, 100 Bodhisattvas dans l’assemblée se levèrent de leurs sièges, s’agenouillèrent
sur leur genou droit, et pleurèrent à chaudes larmes, en éclatant en sanglots. Alors
l’Unique-Honoré-Du-Monde, qui connaissait la raison, demanda toujours aux Bodhisattvas,
"Fils de bien, pourquoi pleurez-vous tous misérablement comme cela ?"
Alors ces Bodhisattvas répondirent d’une seule voix au Bouddha : "Unique-Honoré-Du-Monde,
nous voyons aussi en nous-mêmes de telles mauvaises entraves karmiques."
Pour confirmation, l’Unique-Honoré-Du-Monde prononça ces mots : "En effet, en effet.
Dans le passé vous avez renoncé à la vie de famille dans le Dharma du Bouddha Dīpaṇkara.
Après le parinirvāṇa du Bouddha Dīpaṇkara, il y avait un bhikṣu nommé Accumulation
de Connaissance, et vous avez tous dénigré ce bhikṣu. Pour cette raison, vous n’avez
pas pu depuis, voir des Bouddhas, activer l’esprit d’éveil, et acquérir des dhāraṇīs
et samādhis. À partir de maintenant, vous allez tous vous établir sur la Voie de
l’Éveil. Fils de bien, sous le dernier Bouddha de ce Kalpa Estimable, vous arriverez
à la Réalisation Endurante de la Non-Naissance des Dharmas. Après, vous parcourrez
la Voie du Bodhisattva pendant plus de trois asaṁkhyeya kalpas, et enfin vous devriez
atteindre l’anuttara-samyak-saṁbodhi.
"Par conséquent, fils de bien, quand des Bodhisattvas voient d’autres Bodhisattvas,
ils ne devraient pas penser à eux contre d’autres. À la place, ils devraient penser
que les autres sont comme des pagodes, comme des Bouddhas. D’où, quand des Bodhisattvas
voient d’autres Bodhisattvas, ils ne devraient pas avoir de pensées discriminantes,
en considérant les autres comme des non Bouddhas. Toutes pensées discriminantes sont
blessantes pour nous-mêmes. Vous devriez accepter et soutenir cette instruction.
Sans pensées aliénantes, vous devriez vous rassembler en harmonie. Si je tenais la
vue que les Bodhisattvas qui ont nouvellement formulé leur résolution, serait moindre
que le Bouddha, je tromperais alors d’innombrables asaṁkhyeyas de Bouddhas du présent,
dans les dix directions. Par conséquent, fils de bien, l’obtention de dhāraṇīs et
samādhis dans le futur par des Bodhisattvas, dans un monde des cinq turpitudes, sera
entièrement le fait de la vertu des pouvoirs miraculeux du Bouddha. D’où, fils de
bien, dénigrer un maître du Dharma n’est pas différent de dénigrer le Bouddha. Fils
de bien, après le parinirvāṇa du Bouddha, s’il y a un maître du Dharma qui peut exposer
le Dharma bien en accord avec les préférences [des auditeurs] et est capable de faire
étudier à des Bodhisattvas la Doctrine Mahāyāna et de rendre la multitude joyeuse
aussi petite qu’un cheveu et même émue au point de verser seulement une seule larme,
vous savez que ce sera entièrement grâce à la vertu des pouvoirs spirituels du Bouddha.
"Supposons un fou qui n’est pas un Bodhisattva mais prétend être un Bodhisattva et
dénigre un réel Bodhisattva et ses actions, même en prononçant ces mots : 'Que sait-il ?
Que comprend-t-il ?' Maitreya, je me souviens dans le passé, dans Jambudvīpa, quand
j’apprenais à être un Bodhisattva, j’aimais et chérissais le Dharma. Pour le salut
d’un verset ou d’une stance, j’ai abandonné ma tête, mes yeux, ma femme, et un trône,
que je chérissais. Pourquoi ? C’était pour rechercher le Dharma ! Tandis que pour
les fous qui recherchent seulement la gloire, les bénéfices, et l’adoration, satisfaits
de leurs propres capacités limitées, ils ne vont pas du tout voir celui qui enseigne
le Dharma du Tathāgata, entendre et soutenir le vrai Dharma. Maitreya, si les diffamateurs
et les diffamés se rassemblent en harmonie, ils pourront soutenir et faire circuler
mon Dharma. Si les deux groupes sont en conflit et dans la dispute, le vrai Dharma
ne prédominera pas. Ajita, tu peux observer ceux qui vilipendent le Dharma. Ils ont
accomplis un karma de péché si lourd qu’ils iront dans les trois mauvais chemins
d’existence, desquels il est très difficile d’échapper.
"De plus, Ajita, au temps où j’ai initialement atteint la Bouddhéité, avec une sagesse
merveilleuse, j’ai largement exposé le vrai Dharma aux êtres sensibles. Supposons
qu’il y ait des fous qui ne croient pas du tout ou n’acceptent pas les paroles du
Bouddha, tout comme le Bhikṣu Dharma. Bien qu’il ait lu et récité un millier de Sūtras
Mahāyāna, les ait expliqués aux autres, et atteint les quatre dhyānas, à cause de
sa calomnie envers un autre, il a enduré des souffrances horribles pendant 70 kalpas.
Sans même mentionner ceux qui, stupides et sordides, sans réelle vraie connaissance
[du Dharma], proclament ces mots : 'Je suis un maître du Dharma qui clairement comprend
le Mahāyāna et peut largement le répandre.' Ils dénigrent le vrai maître du Dharma,
disant qu’il ne possède aucune compréhension. Pour s’auto-valoriser, ils calomnient
aussi le Dharma Bouddha. Si ces fous dénigrent même une seule stance de quatre vers
dans les enseignements Mahāyāna du Bouddha, nous savons que, pour ce karma, ils tomberont
définitivement en enfer. Pourquoi ? Parce qu’ils calomnient le Bouddha Dharma et
le maître du Dharma. Pour cette raison, ils seront toujours sur les trois mauvais
chemins d’existence, sans jamais voir le Bouddha. Parce qu’ils ont calomnié le Bouddha,
le Dharma, et la Sangha, ils peuvent aussi créer des obstacles aux autres qui ont
nouvellement activé leur esprit d’éveil, les entraînant à abandonner la juste Voie.
Nous savons que ceux qui s’ornent eux-mêmes avec un énorme mauvais karma tomberont
en enfer, pour endurer des rétributions horribles pendant des kalpas incommensurables.
Coller un mauvais œil sur celui qui a activé l’esprit d’éveil aura comme résultat
d’être privé des yeux. Dénigrer celui qui a activé l’esprit d’éveil aura comme résultat
d’être privé de langue. Ajita, je n’ai jamais vu un mauvais dharma qui est plus grave
que le péché de saboter la génération de l’esprit d’éveil. Même pour ce péché, on
ira droit dans les mauvais chemins d’existence. Sans parler [du péché] de calomnier
d’autres Bodhisattvas.
"Les Bodhisattvas devraient expliquer le Dharma avec véracité aux êtres sensibles,
sans tenir des vues telles que le nihilisme ou l’éternalisme, l’existence définitive
ou la non existence définitive des êtres sensibles, ou l’existence ou la non existence
de tous les dharmas. Ajita, ceux qui apprennent pour devenir des Bodhisattvas devraient
rester fermes. Continuer de cette façon est un pur et bon karma des Bodhisattvas.
Ils ne s’accrochent pas à ce qu’ils pratiquent et accumulent. Si des êtres sensibles
s’accrochent à toute chose, nous savons qu’ils renaîtront dans le monde des cinq
turpitudes.
"De plus, il y a des Bodhisattvas qui excellent dans la prononciation de genres variés
de Dharma aux êtres sensibles en accord avec leurs natures et désirs. Ajita, les
Bodhisattvas qui pratiquent tous les six pāramitās de cette façon pourront alors
atteindre l’Insurpassable Bodhi. Les fous qui croient en ce à quoi ils adhérent eux-mêmes
peuvent dirent ces mots : 'Les Bodhisattvas devraient seulement étudier la prajñā-pāramitā.
N’étudiez pas d’autres pāramitās car la prajñā-pāramitā est le suprême.' Cette affirmation
est incorrecte. Pourquoi ? Ajita, quand le roi Kāśaka dans le passé apprenait à devenir
un Bodhisattva, il a abandonné sa tête, ses yeux, sa moelle épinière, et son cerveau,
qu’il chérissait. Ce roi n’avait-il pas à cette époque une quelconque sagesse ?"
Maitreya répondit au Bouddha, "Unique-Honoré-Du-Monde, vraiment comme Vous l’avez
dit, il avait réellement de la sagesse."
Le Bouddha dit à Ajita, "J’ai pratiqué les six pāramitās entièrement pendant un temps
incommensurable. Si je n’avais pas du tout pratiqué les six pāramitās entièrement,
je n’aurai pas atteint l’Insurpassée Bodhi [L’éveil]."
"En effet, Unique-Honoré-Du-Monde."
Le Bouddha dit à Ajita, "Comme tu le dis, dans le passé j’ai accompli la dāna-pāramitā,
śīla-pāramitā, kṣānti-pāramitā, vīrya-pāramitā, dhyāna-pāramitā, et la prajñā-pāramitā,
chacune pendant 60 kalpas. Ces fous proclament faussement que l’on peut atteindre
la Bodhi en cultivant seulement la prajñā-pāramitā. Il n’y a rien de vrai dans leur
supposition. Parce qu’ils embrassent la Vue de Śūnyatā, ils exposent le Dharma avec
une telle impureté. Le corps, la parole, et l’esprit de ces militants sont contraires
au Dharma. Bien qu’ils expliquent aux autres leur compréhension de Śūnyatā, ils n’agissent
pas du tout en accord avec leurs paroles. Sans actions [cohérentes], ils sont loin
de la signification de Śūnyatā. Même plus que leur famille, ils arborent la jalousie
et sont dépendants des bénéfices et de l’adoration. Ajita, quand j’étais un Roi Qui
Tourne La Roue dans le passé, j’ai abandonné les joyaux, ma tête, mes yeux, mes mains,
et mes pieds, mais je ne pouvais pas encore atteindre l’Insurpassée Bodhi. Au contraire,
il y a des fous qui, pour le salut de la nourriture et des boissons, rendent visite
à d’autres maisons pour faire leur déclaration. Ils ne font que l’éloge de Śūnyatā
et prétendent que ce qu’ils disent est la Voie de l’Éveil, l’Action du Bodhisattva,
et que uniquement Śūnyatā est le vrai Dharma tandis que les autres Dharmas ne le
sont pas. Ils disent aussi ces mots :’Ma compréhension a été réalisée et connue par
d’innombrables maîtres du Dharma.' Pour le salut de la gloire, ils se font l’éloge,
disant qu’ils ont clairement compris la haine et la jalousie. Ajita, je vois ceux
qui établissent leurs pensées en quête de bénéfices et de vénération comme moyens
d’existence. Bien qu’ils maintiennent la bonne conduite pendant 100 kalpas, ils ne
pourront pas développer un peu d’Endurance dans le Dharma, sans parler d’atteindre
l’Insurpassée Bodhi. Ajita, je n’énonce pas la Bodhi aux fourbes qui ont une parole
et un esprit contradictoire. Non plus à ceux qui sont jaloux ; non plus à ceux qui
sont arrogants et irrespectueux ; non plus à ceux qui sont sans foi ; non plus à
ceux qui sont indomptés ; non plus à ceux qui sont engagés dans la méconduite sexuelle ;
non plus à ceux qui croient qu’ils ont raison et que les autres ont tort. Ajita,
ces fous, par arrogance, prétendent qu’ils ont surpassé le Bouddha. Ils dénigrent
les Sûtras Mahāyāna énoncés par le Bouddha, faisant croire que ceux-ci sont en réalité
prononcés par les Auditeurs du Petit Véhicule."
À ce moment, le Bouddha dit au Vénérable Subhūti, "Tu ne devrais pas prononcer la
prajñā-pāramitā à ceux qui adhèrent à la vue du dualisme."
Subhūti dit au Bouddha, "Non, en effet, Unique-Honoré-Du-Monde, comme le dit le Bouddha."
Le Bouddha dit, "En effet, Subhūti, donner sans être attaché [au donneur, au récipient,
ou à l’objet donné] est appelé Bodhi."
Subhūti dit, "En effet, Unique-Honoré-Du-Monde."
Le Bouddha dit, "Subhūti, donner sans faire l’éloge de soi-même et critiquer les
autres est appelé Bodhi."
Subhūti dit, "En effet, Unique-Honoré-Du-Monde."
Le Bouddha dit, "Subhūti, quand tu vois les fous qui, pour l’amour de leur famille,
par avidité pour le bien-être, adhèrent à la fausse vue du soi et ses attenants et
se réjouissent d’accepter des offrandes des autres sans aucun sens de la honte ou
du déshonneur, tu sais qu’ils créent du mauvais karma."
"De plus, Ajita, les Bodhisattvas ne devraient avoir aucune crainte de tous les Dharmas.
Ne devraient pas craindre tous les Dharmas Pratyekabouddha, tous les Dharmas des
Auditeurs, tous les Dharmas de l’être ordinaire, les Dharmas de l’Affliction, et
les Dharmas de l’Extinction [de l’affliction]. Ne devraient pas craindre d’autres
Dharmas tels que la difficulté d’être diligent, le juste ou faux, l’action ou la
non action, d’être effrayé ou non effrayé, l’existence ou la non existence, l’esprit
ou le non esprit, l’éveil ou le non éveil, le karma ou le non karma, la bienveillance
ou la non bienveillance, la paix ou la non paix, la libération ou la non libération,
l’entraînement ou le non entraînement, le dharma ou le non dharma, le silence ou
le tumulte, le vrai ou le faux, la foi ou la non foi, les bonnes pensées ou les non
bonnes pensées, demeurer ou non demeurer. De cette façon, les Bodhisattvas n’ont
pas du tout peur de tous les Dharmas. Ajita, parce que je me suis entraîné dans le
passé dans de tels Dharmas Sans Crainte, j’ai obtenu le samyak-sambodhi. Je peux
voir les états mentaux de tous les êtres sensibles sans revêtir l’apparence de savoir
ce que je sais. J’expose ce que j’ai réalisé en accord avec les capacités des Bodhisattvas,
permettant à ceux qui ont entendu le Dharma d’acquérir le Sceau de la Dhāraṇī Rayonnante.
Ayant acquis ce Sceau du Dharma, ils ne régresseront plus jamais. Si on ne connaît
pas vraiment ce Dharma Sans Crainte et parle sans éloquence, on n’atteindra pas ultimement
la Bodhi Insurpassée.
"Ajita, quand j’expose le Dharma aux êtres sensibles ici sous les Quatre Cieux, par
la vertu des pouvoirs spirituels du Bouddha, chacun d’eux voit le Tathāgata Śākyamuni
exposer le Dharma seulement à lui. De la même façon, d’un Ciel à un autre, jusqu’au
Ciel Akaniṣṭha, chacun des êtres sensibles là-bas disent aussi que le Tathāgata énonce
seulement le Dharma pour lui. Il en est ainsi, d’un monde petit à quatre continents
jusqu’à un Trois-Milles Grand Triple Milliers de Mondes. Tous les êtres sensibles
ici ont cette pensée : 'Le Bouddha Śākyamuni est né dans mon pays, et il tourne la
Grande Roue du Dharma uniquement pour moi.' Ajita, dans la matinée, usant d’une grande
habileté, j’observe partout, des êtres sensibles dans les mondes sans fin, innombrables,
et j’expose le Dharma à ceux qui devraient être convertis. Au milieu de la journée
et en soirée, j’observe les êtres sensibles impartialement avec mon Œil de Dharma
et j’expose tous les Dharmas dans leurs mondes. Tels sont les états d’innombrables
Bouddhas ! Tous les êtres sensibles qui apprennent à devenir des Bodhisattvas devraient
s’entraîner de cette façon. Ces fous qui dénigrent le vrai Dharma prononcé par le
Bouddha de façon erronée prennent leur interprétation pour vraie. Ceux qui offensent
le Dharma ne croient pas du tout en le Bouddha. À cause de ce mauvais karma, ils
tombent dans l’enfer pour endurer des souffrances multiples, sans jamais entendre
le Dharma. De plus Ajita, tu devrais accepter et maintenir les enseignements secrets
du Tathāgata et les énoncer largement et habilement aux autres."
À ce moment, les Bodhisattvas- Mahāsattvas tels que Mañjuśrī le Jeune, le Bodhisattva
Impartial à la Lumière de Chance, le Bodhisattva Avalokiteśvara, le Bodhisattva Éléphant
Parfumé, le Bodhisattva Qui Annihile Tout Mauvais Karma, le Bodhisattva Qui Demeure
en Samadhi, le Bodhisattva Orné d’Une Centaine de Milliers de Vertu, le Bodhisattva
Au Son Merveilleux Loin Entendu, le Bodhisattva Toute Connaissance Non Oubliée, le
Bodhisattva à la Bannière de Joyaux Qui Répand le Grand Nom, le Bodhisattva En Quête
de Tout Dharma, le Bodhisattva Qui Demeure Dans l’État du Bouddha, le Bodhisattva
Orné du Clair de Lune, et le Bodhisattva Orné de la Grande Multitude dans Tout le
Monde, dirent au Bouddha, 'Unique-Honoré-Du-Monde, en effet, en effet, vraiment comme
Votre Sainteté le dit, quand nous avons passé des Terres de Bouddha à l’Est, qui
étaient aussi nombreuses que les sables de soixante Ganges, et avons avec révérence
rendu obédience à ces Bouddhas, nous avons vu uniquement le Bouddha Śākyamuni apparaître
dans chacun de ces mondes. Nous avons alors flâné partout dans les dix directions
pendant sept jours et avons toujours vu uniquement le Bouddha Śākyamuni apparaître
dans chaque monde, et non d’autres Bouddhas. Après avoir voyagé partout, nous sommes
retournés vers cette terre pour entendre et accepter le vrai Dharma.'
À ce moment, le Bouddha dit à Mañjuśrī le Jeune, 'Maintenant, observe attentivement.
La Sagesse du Tathāgata est inconcevable, et l’état du Tathāgata aussi est inconcevable.
De tels états sont le Dharma du Tathāgata. Ces fous disent ces mots, 'Uniquement
la prajñā-pāramitā est l’Action du Tathāgata, l’Action du Bodhisattva, et l’Action
du Doux Nectar.'
Le Bouddha dit à Mañjuśrī, 'Leurs mots sont en contradiction avec le Dharma. Pourquoi ?
Il est très difficile d’accomplir pleinement le Dharma de l’Action du Bodhisattva.
L’Action sans être attachée est l’Action du Bodhisattva ; agir sans adhérer à la
mauvaise vue du soi et ses attenants est l’Action du Bodhisattva ; agir avec la compréhension
de śūnyatā est l’Action du Bodhisattva, et agir avec [la compréhension de] la vacuité
des apparences est l’Action du Bodhisattva. Mañjuśrī, des actions comme celles-ci
sont l’Action du Bodhisattva. Ceux qui apprennent à devenir des Bodhisattvas devraient
accepter et soutenir ceci. Si ces fous embrassent les mauvaises vues, tu devrais
savoir qu’ils ne comprennent rien de mon Dharma. Mañjuśrī, toi et d’autres Bodhisattvas
devraient garder et protéger votre corps et votre parole. Tandis que tu exposes le
Dharma aux êtres sensibles complètement, tu devrais te maintenir fermement dans le
Dharma. Puisque j’ai complètement atteint la Bodhi Insurpassée au bout de lointains
asaṁkhyeya kalpas, j’ai vastement et habilement énoncé le Dharma, permettant aux
êtres sensibles de rester loin des mauvais séjours d’existence.
"Mañjuśrī, s’il y a des fous qui offensent le merveilleux Dharma, ils ont en réalité
offensé le Bouddha ainsi que la Sangha. Établir une déclaration telle que 'Ce Dharma
est correct ; ce Dharma n’est pas correct' est appelé faire offense au Dharma. Établir
une déclaration telle que 'Ce Dharma est énoncé pour des Bodhisattvas ; ce Dharma
est énoncé pour des Auditeurs' est aussi faire offense au Dharma. Établir une déclaration
telle que 'Celles-ci sont des études de Bodhisattva ; celles-ci ne sont pas des études
de Bodhisattva' est aussi appelé faire offense au Dharma. De plus, établir une déclaration
telle que 'le Bouddha du passé est parti, le Bouddha du futur n’est pas encore arrivé,
et le Bouddha du présent ne demeure pas ; j’ai seulement acquis le Dharma Dhāraṇī'
est aussi appelé faire offense au Dharma. Parce qu’ils offensent le Dharma, leur
prétention d’avoir acquis la Dhāraṇī est un dharma impur. Ils dénigrent ce qu’un
vrai maître du Dharma pratique. Ils calomnient en plus le maître de Dharma, disant
que son esprit n’a pas de sagesse. Ils calomnient en plus le maître de Dharma, disant
que bien qu’il a une compréhension intellectuelle, ses actions sont incohérentes
avec ses paroles. Ils calomnient en plus le maître de Dharma, disant que ses actions
sont contre la Voie. Ils calomnient en plus le maître de Dharma, disant que son corps
n’observe en rien les préceptes. Ils calomnient en plus le maître de Dharma, disant
que son esprit n’a pas de sagesse. Ils calomnient en plus le maître de Dharma, disant
que son intellect n’a pas du tout de compréhension claire. Ils calomnient en plus
le maître de Dharma, disant que sa parole est dénouée d’éloquence. Leurs esprits
ne croient pas du tout ou n’acceptent pas les paroles prononcées par le Tathāgata.
Ils disent aussi, 'Ce Sûtra est correct ; ce Sûtra est incorrect ; cette stance est
correcte ; cette stance n’est pas correcte ; ce Dharma est crédible ; ce dharma n’est
pas crédible.' Ils réfutent volontairement ce qui est expliqué correctement. À ceux
qui écoutent le vrai dharma, ils dressent des obstructions, formulant des affirmations
telles que 'ceci est la juste action ; ceci est la mauvaise action ; ceci est un
accomplissement ; ceci n’est pas un accomplissement ; ceci est le bon moment ; ceci
est le mauvais moment.' Ces déclarations sont aussi appelées faire offense au Dharma.
"De plus, Mañjuśrī, que ce soient les Auditeurs qui énoncent le Dharma, que ce soient
les Bodhisattvas qui énoncent le Dharma, nous savons que cela est dû entièrement
à la vertu du pouvoir spirituel sublime de la considération et de la protection du
Tathāgata, permettant aux Bodhisattvas et aux autres de dire ce qu’ils disent. Mañjuśrī,
même maintenant les fous calomnient le Bouddha. Après mon parinirvāṇa, comment les
maîtres du Dharma qui acceptent et soutiennent mon Dharma ne peuvent-ils pas être
calomniés par eux ? Pourquoi ? Parce que ces fous sont l’escorte des māras, nous
savons qu’ils iront droit dans les mauvais chemins d’existence. Comme ces fous recherchent
avidement les bénéfices et l’adoration pour supporter leur famille, ils n’ont pas
seulement un manque de foi en le Dharma du Tathāgata, mais aussi détruisent le Dharma
enseigné par le Tathāgata. Leur famille, avec un esprit clanique, se rend dans les
maisons des Brāhmins et Anciens pour faire l’éloge de ces fous, affirmant qu’ils
connaissent et comprennent le Dharma et sa signification et ils sont bons dans les
explications parce qu’ils savent les capacités et les désirs des autres. Ces fous
acceptent la confiance des autres et leurs offrandes sans aucun sens de la honte
ou du déshonneur. Parce qu’ils offensent le Dharma, eux et leurs escortes tomberont
en Enfer.
"Mañjuśrī, je n’énonce pas l’Action du Bodhisattva à ceux qui sont sans foi. Non
plus je n’énonce pas le pur Dharma à ceux qui sont attachés à la vie de famille.
Non plus je n’énonce pas le Dharma de Libération à ceux qui adhèrent à la vue du
dualisme. Non plus je n’énonce pas le Dharma Qui Éponge La Souffrance à ceux qui
adhèrent à la vue du monisme. Non plus je n’énonce pas le vrai pur Dharma à ceux
qui se délectent dans la vie mondaine.
«Mañjuśrī, avec un esprit qui s’accroche à rien, j’expose aux gens autant de Portes
du Dharma que de sables des Ganges. Alors avec un esprit en apparence attaché à une
chose, j’expose aussi aux êtres sensibles autant de Portes du Dharma que de sables
des Ganges. Si des êtres sensibles se délectent dans śūnyatā, je leur énonce le Dharma
de la Vacuité. Si des êtres sensibles se délectent dans la connaissance, je leur
énonce le Dharma de la Connaissance. Si des êtres sensibles se délectent dans la
non-apparence, je leur énonce le Dharma de la non-apparence. Si des êtres sensibles
se délectent dans l’apparence, je leur énonce le Dharma de l’apparence. Si des êtres
sensibles se délectent dans l’amour-bienveillant, je leur énonce le Dharma de l’amour-bienveillant.
Si des êtres sensibles se délectent dans la causalité, je leur énonce le Dharma de
la causalité. Si des êtres sensibles se délectent dans la non-causalité, je leur
énonce le Dharma de la non-causalité. [D’autres Dharmas j’ai énoncé incluant le Dharma
de la Conduite Impressionnante, le Dharma de la Non Conduite Impressionnante, le
Dharma de la Vacuité, le Dharma de la Non Vacuité, le Dharma de Ce Qui Est Saṁskṛta,
le Dharma de Ce Qui Est Asaṁskṛta, le Dharma Qui Entraîne les Êtres Sensibles, le
Dharma Des Obstructions, le Dharma des Êtres Ordinaires, le Dharma des Êtres Saints,
le Dharma des Formes, le Dharma du Nuisible, le Dharma des Fous, et le Dharma du
Certain."
Le Bouddha dit à Mañjuśrī, "Des Dharmas comme ceux-ci sont le chemin de la prajñā-pāramitā.
Les paroles de ces fous, qui offensent le vrai Dharma du Bouddha, ne sont pas en
accord avec les enseignements purs du Tathāgata."
À ce moment, Mañjuśrī, demanda au Bouddha, "Unique-Honoré-Du-Monde, comme Vous dites,
de tels fous, parce qu’ils sont proches de mauvais amis, s’avancent pour faire entendre
leur calomnie. Alors, Unique-Honoré-Du-Monde, par quelles causes et conditions, peuvent-ils
éviter cet impair ?"
Le Bouddha dit à Mañjuśrī, "Pendant sept années dans le lointain passé, je me suis
repenti jour et nuit dans les six périodes des péchés graves que j’avais commis avec
mon corps, ma parole et mon esprit. Après avoir été purifié, cela m’a pris dix kalpas
pour acquérir l’Endurance dans le Dharma. Mañjuśrī, sache que ce Sūtra est le Véhicule
du Bodhisattva. Il peut permettre à ceux qui n’ont pas réalisé [la vérité] d’arriver
à la réalisation. Si ceux qui, ayant entendu les mots de ce Sūtra, refusent de les
croire et de les accepter et même les dénigrent, ils iront directement dans les mauvais
chemins d’existence. Les Bodhisattvas ont besoin de comprendre et accepter mon Dharma,
et alors ils peuvent l’énoncer aux autres. En acceptant et soutenant [le Dharma]
de cette façon, on peut rester loin des mauvais chemins d’existence."
Le Bouddha dit à Mañjuśrī, "Il y a Quatre Dharmas d’Égalité que les Bodhisattvas
devraient apprendre. Que sont ces Quatre ? En premier, les Bodhisattvas sont impartiaux
envers tous les êtres sensibles. En second, ils sont impartiaux envers tous les Dharmas.
En troisième, ils sont impartiaux envers la Bodhi. En quatrième, ils énoncent des
Dharmas variés impartialement. Ceux-ci sont les Quatre Dharmas d’Égalité ! Les Bodhisattvas
devraient connaître ces Quatre Dharmas, et alors les expliquer aux êtres sensibles.
Les croyants resteront loin des mauvais séjours d’existence. Les non croyants iront
droit dans les mauvais séjours d’existence. Si, parmi des hommes ou des femmes de
bien, il y a ceux qui se tiennent fermes dans ces Quatre Dharmas, nous savons qu’ils
n’auront pas à faire le périple des mauvais séjours d’existence. Il y a un autre
groupe de Quatre Dharmas [à apprendre pour les Bodhisattvas]. Que sont ces Quatre ?
En premier, leurs esprits ne régressent en rien d’aider les êtres sensibles. En second,
ils ne dédaignent et dénigrent jamais les maîtres du Dharma. En troisième, ils ne
calomnient pas le sage. En quatrième, ils respectent tout ce qui est dit par les
Tathāgatas. Si des hommes ou des femmes de bien arrivent à s’entraîner sur ces quatre
Dharmas, ils ne tomberont jamais dans les mauvais chemins d’existence.
"De plus, Mañjuśrī, les Bodhisattvas peuvent prendre les sept trésors qui remplissent
autant de Terres de Bouddha que de sables du Gange et faire des offrandes chaque
jour pendant autant de kalpas que de sables du Gange à autant de Bouddha-Bhagavāns
que de sables du Gange. Supposons que des hommes et des femmes de bien peuvent lire
et réciter trois fois un verset ou une stance dans un tel merveilleux Sūtra Mahāyāna
Vaipulya. Le mérite qu’ils gagneront excéderont ceux provenant des offrandes énoncées
ci-dessus – Le mérite gagné par ceux qui récitent et soutiennent ce Sūtra sera deux
fois plus grand. Supposons qu’il y ait ceux qui pratiquent le don, l’observance des
préceptes, l’endurance, l’énergie, la méditation et la sagesse. La vertu qu’ils ont
reçue de la pratique de ces six pāramitās ne peut aussi s’y comparer. Mañjuśrī, le
nom et la signification d’un tel Sūtra sont si vastes qu’ils sont inégalés. Vous,
Bodhisattva-Mahāsattvas, devriez étudier et bien l’appendre, l’accepter et le soutenir,
le lire et le réciter, et l’expliquer largement aux êtres sensibles."
À ce moment, ceux qui sont dans la vaste multitude et les Bodhisattva-Mahāsattvas
qui étaient venus des dix directions, tous dirent au Bouddha, "Unique-Honoré-Du-Monde,
en effet, en effet, nous l’accepterons et le soutiendrons comme le Bouddha le dit."
Quand le Bouddha prononçait ce Dharma, des Bodhisattvas aussi nombreux que les sables
de trente Ganges acquirent la Réalisation Endurante de la Non-Naissance des Dharmas.
Des Bodhisattvas aussi nombreux que les sables de soixante-dix Ganges atteignirent
le niveau de non régression de leur esprit anuttara-samyak-saṁbodhi. De plus, les
énormes multitudes dans soixante-trois koṭīs cent mille milliers de nayuta Trois
Mille Grands Triple Milliers de Mondes, ayant entendu les paroles du Bouddha, se
réjouirent du fond du cœur. Ils auront à continuer la traversée du courant de la
vie et de la mort pendant quatre-vingt kalpas, et alors ils atteindront le niveau
de non régression de leur esprit anuttara-samyak-saṁbodhi. À la fin d’un autre ensemble
de soixante-trois kalpas, ils devraient atteindre l’Insurpassée Bodhi. Tous dans
les multitudes - Bodhisattvas, dieux, dragons, yakṣas, gandharvas, asuras, garuḍas,
kimnaras, et mahoragas, humains, non humains, et autres, ayant entendu les enseignements
du Bouddha, se réjouirent grandement et firent obédience. Alors ils mirent en application
avec révérence [les enseignements] du Sūtra Mahāyāna Vaipulya de la Totale Rétention.
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Texte d’origine du canon chinois. Aucune copie ou reprise ou reproduction n'est autorisée
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