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Les Quatre Écoulements Torrentiels

Dans le prolongement des Trois Poisons principaux évoqués précédemment dans nos bases du bouddhisme, on peut souligner qu’il existe ce que l’on appelle les Quatre Écoulements Torrentiels. De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une classification particulière des afflictions principales selon les sphères existentielles. Ces afflictions principales peuvent emporter la bonté.

Ces écoulements sont aussi appelés les quatre jougs parce que les êtres sensibles vivent sous ces jougs. Ce sont :

(1) vingt-neuf afflictions dans le royaume du désir ;

(2) vingt-huit afflictions, telles que la cupidité, l'arrogance et le doute, dans le royaume de la forme et le royaume sans forme ; (3) trente-six vues erronées, telles que la permanence ou l'impermanence du monde, l'existence ou la non-existence d'un Tathāgata après Son parinirvāṇa, etc., dans les Trois Royaumes de l'Existence ;

(4) l'ignorance de la vérité, dont il existe cinq types dans chacun des trois royaumes, pour un total de quinze.

Si on fait la somme, cela fait 108 afflictions. Ce nombre, 108, est le nombre de grains utilisés pour constituer un grand māla comme support à la pratique de la récitation de mantras (formules magiques ou bénites des bouddhas…).

On peut par exemple souligner ici et seulement l'affliction nommée ‘arrogance’ du second groupe. Cette arrogance est de sept types :

(1) l'arrogance qui vante sa supériorité sur les inférieurs ;

(2) l'arrogance excessive qui affirme sa supériorité sur les égaux ;

(3) l'excessive arrogance arrogante qui allègue sa supériorité sur les supérieurs ;

(4) l'auto-arrogance ou l’arrogance-en-soi qui est la racine de toute autre arrogance, se considérant par définition supérieure aux autres ;

(5) l'excès d'arrogance qui allègue la réalisation de la vérité que l'on n'a pas réalisée ;

(6) l'arrogance camouflée par l'humilité qui admet une légère infériorité à ceux qui sont de loin supérieurs ;

et (7) l'arrogance vile qui est de se glorifier de vertus non acquises.

- Pour l’arrogance (1), cela concerne par exemple les êtres humains qui haut placés socialement se croient supérieurs (en intelligence, etc.) à ceux qui sont des indigents. Il est très difficile pour eux de rencontrer le Dharma !

- L’arrogance (2) peut concerner par exemple ceux-celles qui ne reconnaissent pas que tous les êtres sont égaux en ce qui concerne la quête du bonheur. Elle se combat par la vue équanime, laquelle conduit à percevoir tous les êtres sensibles égaux de par les souffrances endurées et le fait qu’ils tournoient tous dans le saṃsāra.

- L’arrogance (3) peut concerner par exemple ceux qui ne supportent pas de voir qu’il y ait des êtres supérieurs à eux dans tel ou tel domaine, par jalousie ou convoitise. Le contentement et l’éloge d’autrui sont des antidotes.

- L’arrogance (4) est profonde du fait de la croyance forte à un soi tout puissant et réel. Elle peut concerner par exemple les êtres qui ont la fausse notion spontanée ou innée d’une race supérieure à d’autres. La sagesse peut en venir à bout.

- L’arrogance (5) peut concerner par exemple les êtres qui croient avoir atteint une haute réalisation ou une haute connaissance de la vérité sur la nature des phénomènes alors que ce n’est pas le cas. C’est très grave pour un adepte bouddhiste de faire croire qu’il a atteint la vérité ultime alors que ce n’est pas le cas ! Il se coupe de la libération et peut duper autrui. Ainsi, les conséquences karmiques sont très négatives.

- L’arrogance (6) peut concerner les êtres qui utilisent la fourberie ou le faux-semblant pour diminuer ou cacher leur souffrance de ne pas pouvoir égaler ceux qui sont réellement supérieurs (même temporairement). L’acceptation et la connaissance sincère de nos limites peut y remédier, tout comme de l’impermanence.

- Enfin, l’arrogance (7) qui peut concerner spécifiquement les adeptes bouddhistes, doit être absolument écartée. S’octroyer des vertus non acquises pour par exemple ensuite endosser le faux rôle d’un maître est extrêmement négatif…

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