Amitabha Roue du Dharma Amitabha Terre Pure

Une sélection de paraboles sur Amitabha, une forme d’enseignement dont usait le Bouddha. [Cliquez sur le titre pour y accéder]

Le chemin horizontal

▪ Terre Pure  : Le chemin blanc vers Sukhāvatī

▪ La récitation du nom du Bouddha

▪ Entraînement

▪ Foi, Voeux et Pratique

▪ "Chemin Facile"

Méchant Bouddha

▪ La Mort et le Bûcheron

▪ La Terre Pure du Bouddha Amitabha ou le ciel de Tuṣita ?

Mahāsthāma Bodhisattva

La mort de Hônen, fondateur de la Terre Pure Japonaise

L'impermanence (le Sage officiel)

Tout est frivolité (Amitabha et Sukhāvatī)

Terre Pure (secrets de renaissance en Sukhāvatī)

Cercle de lumière

Immortalité

Le mandala de Chiko

Le chemin horizontal


Supposons qu’il y ait un ver, né à l’intérieur de la tige d’un bambou. Pour y échapper, il peut prendre le chemin difficile et ramper verticalement jusqu’au sommet de la tige. Autrement, il peut aussi creuser un trou proche de l’endroit où il se trouve et s’échapper horizontalement dans le grand monde. La fuite horizontale, pour les êtres sensibles, est de rechercher la renaissance dans la Terre Pure du Bouddha Amitabha.

Terre Pure  : Le chemin blanc vers Sukhāvatī


"Un homme au cours d’un long voyage vers l’Ouest remarque subitement, en plein milieu d’une terre perdue, que son seul chemin pour avancer est de passer à travers un étroit passage blanc entre une rivière de feu au Sud et une rivière d’eau déferlante au Nord. Poursuivi par des bandits meurtriers, il se précipite vers le chemin blanc, mais recule quand il voit l’eau déferlante et les flammes gronder. Comprenant que quel que soit le chemin qu’il prendra, la mort s’en suivra sans doute ; il décide d’essayer de traverser. À cet instant, il entend une voix de derrière (à l’Est) et devant lui (à l’Ouest) l’encourager et, malgré les cris des bandits lui disant que le chemin est trop périlleux, il marche sur le chemin et atteint l’autre rive en sécurité."

Le Patriarche Shan Tao explique la parabole ainsi : "Le côté Est représente notre monde… L’Ouest est un symbole de la Terre Pure. Les bandits…. sont une analogie des six organes des sens, les six consciences, les six souillures, les cinq skandhas, et les quatre éléments. La terre perdue est celle des mauvais compagnons et des rencontres avec des personnes non sages et non vraiment bonnes. Les deux rivières de feu et d’eau déferlante représentent l’attachement, qui est comme l’eau, et l’aversion, qui est comme le feu. Le chemin blanc… représente l’aspiration pour une renaissance dans la Terre Pure qui émerge au sein des passions de l’attachement et de l’aversion… L’homme qui agit en marchant sur le chemin qui mène à l’Ouest est comparable à celui qui dirige toutes ses actions et pratiques dans la direction de la Terre Pure de l’Ouest. L’écoute des voix provenant de la partie Est encourageant et exhortant l’homme à poursuivre son chemin vers l’Ouest, est comme le Bouddha Śākyamuni, qui a déjà disparu de la vue des humains mais dont les enseignements peuvent encore être étudiés, et sont pour cela comme des voix…

La voix qui appelle de l’Ouest est une analogie avec les vœux du Bouddha Amitabha. Et enfin, atteindre la rive Ouest est bien sûr synonyme de renaissance en Sukhāvatī."

 

Patriache chinois Shan Tao

▪ La récitation du nom du Bouddha


Dans le Traité de l’éveil de la foi, après avoir résumé l’essentiel des points de la doctrine du Mahāyāna et avoir expliqué le chemin de l’accumulation, le Patriarche Aśvaghoṣa rajouta :

"De plus, supposons qu’il y ait un homme qui entend ces enseignements pour la première fois et souhaite développer la foi juste, mais manque de courage et d’endurance. Parce qu’il vit dans le monde de l’endurance, il craint qu’il ne puisse jamais rencontrer les Bouddhas et les honorer personnellement, et de cette foi difficile à perfectionner, il risque de s’effondrer.

Il devrait savoir que les Tathāgatas ont un excellent expédient par lequel ils peuvent protéger sa foi : celui-ci est, à travers la force d’une méditation récitation de tout cœur sur le Bouddha Amitabha, il sera capable, dans l’accomplissement complet de ses  souhait, de renaître dans la terre pure du Bouddha, voir en permanence le Bouddha, et être complètement libéré des états malheureux d’existence."

Il en est comme le Sūtra le dit : ‘Si un homme médite entièrement sur le Bouddha Amitabha qui se trouve dans la Terre Pure de l’Ouest et souhaite y renaître, dédiant tous les mérites qu’il a accumulé pour atteindre ce but, alors il y renaîtra sans doute.’ Parce qu’il verra le Bouddha à chaque instant, il ne régressera plus jamais…. Si l’aspirant suit cette voie, il pourra renaître en terre pure d’Amitabha à la fin parce qu’il s’établit dans le juste Samādhi."  


Extrait : Aśvaghoṣa, l’éveil de la foi, Y.Hakeda.


Note : la récitation diligente du nom du Bouddha est un merveilleux moyen d'atteindre doucement le juste samādhi

Entraînement


Quand le Bouddha Śākyamuni était en vie, au cours de ses nombreux voyages, un groupe de fidèles cherchait à rejoindre son ordre. Il assigna deux des plus prometteurs à Mahākāśyapa, l’un des plus grands en sagesse parmi les Arhats. Mahākāśyapa par conséquent, enseigna au premier disciple la méditation sur le décompte du souffle (pour contrer la dispersion de l’esprit) et au second disciple la méditation sur le corps (pour éteindre le désir).Un long temps s’écoula, cependant malgré les efforts, ni l’un ni l’autre n’obtint une quelconque réalisation. Le Bouddha, ayant pris connaissance de cela, vint à  leur rencontre et demanda au premier : "Quand vous étiez à la maison, avant d’avoir coupé vos cheveux, que faisait votre famille pour vivre ?" "Seigneur Bouddha, mon père et mon grand-père avant lui, était des gardiens de notre cimetière local, répondit le premier." Et que faisais-tu pour vivre ?"’, demanda le Bouddha au second. "Depuis le plus jeune âge, j’ai aidé mon père au travail," répondit le second." Je ventilais le feu dans le four de mon père." Le Bouddha à ce moment-là décida de changer les sujets de méditation des disciples en accord avec leurs expériences passées. Le premier fut assigné à la méditation sur le corps et le second à celle du décompte de la respiration. En peu de temps, tous les deux firent des progrès significatifs et ultimement obtinrent la libération.


Cette histoire illustre le rôle crucial d’un bon guide spirituel et que même Mahākāśyapa, l’un des plus sages, pouvait se tromper. Puisque  le Bouddha Amitabha et les plus grands Bodhisattvas eux-mêmes sont des enseignants et guides en Sukhāvatī (la Terre de félicité), le Bouddha enseigna que la renaissance en cette terre est le raccourci le plus sûr pour obtenir la Bouddhéité.

▪ Foi, Vœux et Pratique


"Au cours de la dernière dynastie au Vietnam, il y avait un certain moine au temple de la lumière qui diligemment pratiquait la récitation du nom du Bouddha, mais n’avait pas formulé le vœu cher d’accomplir la renaissance en Terre Pure. Après sa mort, comme l’histoire le dit, il reprit naissance en tant que prince dans la dynastie chinoise Ch’ing. À sa naissance, il avait quelques taches rouges sur ses épaules indiquant sa vie précédente. Un Ermite convoqué au palais prophétisa que ces tâches disparaîtraient seulement si elles sont lavées avec de l’eau provenant du puits du temple. Des années plus tard, en nettoyant les tâches rouges avec de l’eau du puits, le prince fut inspiré pour composer un poème dont la ligne suivante :


‘J’étais à l’origine un disciple du Bouddha Amitabha de l’Ouest, pourquoi ai-je maintenant échoué dans une demeure royale ?’


Bien que le prince fût avisé de sa vie précédente en tant que novice pratiquant la récitation du nom du Bouddha au temple de la lumière, dans sa position royale, jouissant de plaisirs et de bénédictions sans nombre, il ne pouvait, à la fin, poursuivre sa pratique. Telles sont les conséquences possibles de la récitation du nom d’Amitabha en manquant de Foi et de Vœux !"


Maître Tam

▪ "Chemin Facile"


"Les anciens avaient pour habitude de dire, par comparaison : Pratiquer d’autres méthodes est aussi difficile et laborieux que pour une fourmi de gravir une haute montagne ; réciter le nom du Bouddha en cherchant la renaissance en la Terre Pure est aussi rapide et facile que la navigation d’un bateau descendant un cour d’eau dans la direction du vent.

De plus, une fois renaît, vivant dans un environnement auspicieux et propice, toujours ne compagnie u Bouddha Amitabha et des Bodhisattvas, le pratiquant accomplira rapidement son dessein dans n’importe quelle méthode choisie. Il est comparable à un rondin dévalant la haute montagne, qui avance sans jamais s’arrêter, même un seul instant."


Maître Tam

Méchant Bouddha


"Une femme qui pratique la récitation du nom du Bouddha Amitabha, est  très endurante et récite ‘Namo Amitabha Bouddha’ trois fois par jour. Bien qu’elle pratique cela depuis plus de 10 ans, elle est encore malicieuse, criant sur les gens tout le temps.  Elle commence sa pratique en allumant un bâton d’encens et en faisant sonner la cloche.

Un ami voulait lui enseigner une leçon, et juste au moment où elle commençait sa récitation, il vint à sa porte et appela ainsi : "Miss Nuyen, Miss Nuyen !"

Comme c’était le temps de sa pratique, elle était ennuyée, mais se dit à elle-même : ‘’ Je dois combattre ma colère, donc je vais simplement l'ignorer '’ Et elle continuait ainsi : "Namo Amitabha Bouddha, Namo Amitabha Bouddha…"

Mais l’homme continuait aussi à crier son nom, et elle devint de plus en plus oppressée.

Elle lutta contre cela et se demanda si elle devait arrêter sa récitation pour donner un peu de son temps à l’homme, mais elle continua à réciter : "Namo Amitabha Bouddha, Namo Amitabha Bouddha…"

L’homme dehors entendait cela et continua aussi : "Miss Nuyen, Miss Nuyen…"

Alors elle n’en pouvait plus, bondit, cogna la porte et sortit pour crier : "Pourquoi devez-vous vous comporter comme cela ? Je suis en train de pratiquer et vous continuez à crier mon nom encore et encore !"

Le gentleman lui sourit et prononça ces mots : "J’ai juste appelé votre nom pendant 10 minutes et vous êtes si en colère. Vous avez prononcé le nom du Bouddha pendant plus de 10 ans maintenant, imaginez simplement à quel point il peut être en colère maintenant !"   

Thich Nhat Hanh

▪ La Mort et le Bûcheron


Il était une fois, un vieux bûcheron se traînait pour rejoindre la place du marché, son dos complètement plié sous le poids lourd d’un sac de bois fins. Il avait suivi ce chemin tortueux plusieurs fois pendant des années mais cette fois-ci, son épreuve semblait spécialement difficile. Il réalisa soudainement que la vieillesse l’avait rattrapé. Posant son sac par terre, il réfléchit à sa santé en déclin et bruyamment à voix haute proclama son désir de mettre fin à tout cela… Cela arriva tel que l’heure était propice, tandis que le Dieu de la Mort se tenait suspendu dans les airs au-dessus du paysage. Il apparut immédiatement devant le vieil homme et gronda "Que veux-tu ?, Que veux-tu ? Répète! Répète ! Je te l’accorderai immédiatement !"

Le vieux bûcheron, se ravisa, marmonna quelque chose et au bout du compte dit doucement, "S’il vous plaît, aidez-moi à soulever ce sac et à le remettre sur mes épaules… Je vais continuer mon chemin vers la place du marché après tout !"

Le bûcheron avait exprimé le désir de mourir. Cependant, quand le Dieu de la Mort apparut réellement, il se rétracta tout de suite. À la place, il demanda à ce que son fardeau soit replacé sur ses épaules. De la même façon, agissent les fidèles… Quand Amitabha Bouddha apparaît, ils ne peuvent couper leurs attachements et laissent tomber. Un vœu pour renaître dans la Terre Pure doit être ferme et inébranlable. Un tel vœu nécessite l’Esprit d’ Éveil qui recherche la délivrance de la Naissance et de la Mort.     

Le Sūtra des questions du Roi Milinda contient cette parabole : "Un grain minuscule de sable, laissé tomber dans l’eau, coulera immédiatement. D’un autre côté, un bloc de pierre, quoique lourd et très grand, peut être facilement déplacé d’un endroit à un autre par un bateau.

La même chose est vraie pour le pratiquant de la Terre Pure. Quelle que soit la légèreté de son karma, s’il ne fait pas confiance en les vœux du Bouddha Amitabha, il doit tourner encore dans le cycle de la Naissance et de la Mort. Avec l’aide du Bouddha Amitabha, son karma, quelle que soit sa lourdeur, ne l’empêchera pas de renaître en la Terre Pure."

▪ La Terre Pure du Bouddha Amitabha ou le ciel de Tuṣita ?


Environ neuf cent ans après le Nirvāṇa du Bouddha Śākyamuni, il y avait trois patriarches Indiens qui pratiquaient ensemble : Asaṅga, Vasubandhu et Simhabhadra.


Ils étaient tous trois déterminés à renaître au paradis Tuṣita, et à être en présence de Maitreya. Ils se promirent que celui qui mourrait en premier et rencontrerait Maitreya, reviendrait aussitôt en informer les autres. Simhabhadra mourut d’abord, mais ne réapparut point. Vasubandhu expira, mais ne revint qu’au bout de trois ans. Asaṅga s’enquit alors de la raison. Vasubandhu lui répondit qu’il était arrivé au paradis Tuṣita, avait écouté le Bodhisattva Maitreya prêcher un sermon, avait fait des circumambulations puis était revenu immédiatement ; mais les journées sont longues à Tuṣita, et cela représentait déjà trois ans sur Terre. Asaṅga demanda alors  "Où se trouve Simhabhadra maintenant ?’’ Vasubandhu répondit qu’ayant reçu tant de divins plaisirs, il se complaisait dans les cinq désirs et ... N’avait jusqu’ici pas encore réussi à voir Maitreya !"


Un patriarche tel que Simhabhadra a eu beaucoup de mal à renaître en Tuṣita. Que dire pour un être ordinaire ? En réalité, il y a très peur d’espoir pour y arriver. La Terre Pure d’Amitabha est bien plus aisée à atteindre.

La mort de Hônen, fondateur de la Terre Pure Japonaise


l’heure du serpent (10 h du matin), le jour de sa mort, ses disciples lui apportèrent une image d’Amida, haute de trois pieds, et tandis qu’ils posèrent l’image sur la côté droit du lit, ils lui demandèrent s’il pouvait la voir. Avec son doigt pointée vers le ciel, il dit :  'Il y a un autre Bouddha ici à côté de celui-ci. Ne voyez-vous pas ?' Alors il continua à dire, 'Comme résultat du mérite d’avoir répété le nom sacré, j’ai, pendant plus de dix ans passés, continuellement demeuré dans la fixation sur la gloire de la Terre Pure, et les véritables formes des Bouddhas et Bodhisattvas, mais j’ai gardé cela secret et je n’ai rien dit à ce sujet. Maintenant, cependant, comme j’approche de la fin, je vous dévoile cela.' Les disciples prirent alors un morceau de corde de cinq couleurs enfilées, l’attacha à la main de l’image du Bouddha, et demandèrent à Hônen de la prendre.


( Honen, the Buddhist Saint : His life and Teaching )


Note : C’est une ancienne pratique du Nord de l’Inde  (et plus tard en Chine et au Japon) d’exhorter une personne mourante à faire face à vers l’Ouest, de tenir une ficelle attachée à un doigt d’une statue du Bouddha Amitabha. Cette pratique, qui provient d’un samadhi (‘’lumière’’) dans l’Avatamsaka Sūtra, a pour but de rappeler au mourant son vœu de renaître en Terre Pure.

"Pour exhorter les mourants à se souvenir du Bouddha, / Et leur montrer des représentations à visualiser,/ les encourageant à prendre refuge en le Bouddha,/ Est la façon dont cette lumière peut être faite".

(T. Cleary, Flower Ornament Sutra/Avatamsaka Sutra, v.I p.350)

L'impermanence (le Sage officiel)


"Un maître bien connu, une fois, a conseillé à un ami laïc de réciter le nom du Bouddha. Ce dernier répondit, ‘Il y a trois choses que je n’ai pas encore accompli : un, le cercueil de mon père n’est pas encore enterré ; deux, mon fils n’a pas encore une famille ; trois, ma plus jeune fille n’est pas encore mariée. Laissez moi m’occuper de ces trois choses et alors je suivrai votre conseil.’ Quelques mois plus tard, le laïc fut frappé par une grave maladie et soudainement mourut. Après les obsèques, le moine offrit une stance à  la place des condoléances : ‘Mon ami, le sage officiel, / Quand je lui ai conseillé de réciter le nom du Bouddha, il énuméra trois choses, / les trois choses n’ont pas été accomplies, / Encore une fois l’impermanence l’a encore chopé. / Seigneur de l’enfer, comment pouvez-vous être à ce point sans gêne !’ En lisant cette stance, qui parmi nous autres ose prétendre qu’il n’est pas un autre sage officiel ? Par conséquent, ceux qui sont déterminés à cultiver, devraient prendre avantage de chaque instant, et réciter le nom du Bouddha à ce moment là. Ils devraient éviter de marcher sur les empreintes des damnés qui ont erré avant eux – avec pour cause de regretter pendant un milliers d’automnes à venir."    


Maître Tam

Tout est frivolité (Amitabha et Sukhāvatī)


Dans un passé lointain, dans un pays particulier au pied de l’ Himalaya, demeurait une espèce très rare de singes. Leur sang,  d’un rouge translucide profond, était hautement prisé comme teinture, parce qu’il ne s’effaçait jamais. Les singes étaient alors recherchés par des marchands de tissus, tout comme par les rois et les princes. Les singes eux-mêmes étaient intelligents et futés – agiles pour s’échapper de tous les pièges et les filets établis à leur encontre. Cependant, ils avaient deux faiblesses : ils adoraient le vin de riz et ils aimaient se parader dans des chaussures de fantaisie.


Un jour, un groupe de chasseurs, ayant découvert leurs lieux, dressèrent plusieurs énormes tonnelets de vin sur une colline et laissèrent le vin emporter son parfum au loin. Ils éparpillèrent aussi des centaines de galoches en bois brillamment colorées à côté des barillets avant de se cacher dans les buissons environnants.


Suffisamment confiants, les singes, attirés par l’arôme du vin, approchèrent du flanc de la colline. Furtivement,  regardant au-dessus de leurs épaules et surveillant la région avec leurs yeux perçants, ils se dirent mutuellement : "Ceci est susceptible d’être un piège tendu par les hommes dans le village de dessous. Tu sais à quel point ils sont cruels et malfaisants. Si nous devions goûter ce vin, nous serions attrapés et tués pour notre sang. Partons de là."


Alors ils commencèrent à courir vers la forêt, pour trouver une sécurité sur les hauteurs des arbres feuillus et dans le dense sous-bois. Cependant, tandis que le groupe courait pour se couvrir, quelques singes laissèrent leurs yeux s’échapper en arrière vers les barils de vin. Finalement, plusieurs retournèrent vers la colline qu’ils venaient juste de quitter, se disant : "Il est très dangereux de s’exposer de cette façon, nous devrions juste essayer quelques gouttes de vin et partir ensuite – souvenez-vous, juste quelques gouttes ! Autrement, nous serions capturés et dépecés vivants…!"


Ils plongèrent alors furtivement la moitié d’un doigt dans les barils et goûtèrent le vin. Tout de suite après, ils plongèrent un doigt entier et … une main entière. Pauvres singes, plus tôt, ils ne pouvaient résister à la simple odeur du vin, comment pourraient-ils résister à son goût ? Après avoir regardé à une distance de sécurité, le reste du groupe vint fourmiller autour des barils. Ils burent et burent et burent encore plus, toutes leurs précautions et réticences maintenant furent oubliées. Ils découvrirent les superbes barils, leur attirance favorite…


Observant tout cela des buissons, les chasseurs attendirent patiemment l’effet du vin.

Ils bondirent ensuite de leur cachette et entourèrent le groupe entier. Il n’y avait aucun moyen de s’échapper pour les pauvres singes, qui n’étaient pas seulement ivres mais aussi alourdis par de lourdes galoches en bois !


Nous les humains ne sommes pas différents des singes. Nous, aussi, nous savons les dangers des cinq désirs. Cependant, tandis que nous pouvons y résister pendant un certain moment – à certains moments – peu d’entre nous ne peuvent le faire à tout moment. Ceci est la raison pour rechercher une renaissance dans la Terre Pure, un environnement idéal, libre de tentation, libre de souffrance.


"Dans un passé infini lointain, le Bhikṣu Dharmākara [Le futur Bouddha Amitabha] contempla la misère des êtres sensibles, et ému par compassion, fit le vœu d’établir une terre pure et parfaite où tous pourraient être libérés…

Terre Pure (secrets de renaissance en Sukhāvatī)


"Une laïque approcha une fois un maître bien connu et demanda : ‘J’ai récité le nom du Bouddha pendant un certain temps maintenant, mais je n’ai vu aucun signe de progrès. Pouvez-vous m’expliquer quelle en est la raison ?’ Le maître dit, ‘Réciter le nom du Bouddha n’est pas difficile ; la difficulté réside dans 1) la persévérance. Peut-être que vous n’avez pas récité régulièrement et d’une manière persévérante.’ La laïque répliqua,’ Vous avez entièrement raison. A partir de maintenant, je mettrai de côté toutes distractions et je fais le vœu de continuer  à réciter exactement comme il est prescrit.’ Un peu plus tard, elle revint et demanda, ‘Depuis que j’ai reçu vos instructions de la dernière fois, j’ai mis de côté toutes distractions extérieures et j’ai récité le nom du Bouddha régulièrement, chaque jour. Pourquoi je continue à n’avoir encore aucuns résultats ? L’Abbé répondit, ‘ Réciter le nom du Bouddha n’est pas difficile ; la difficulté réside dans la persévérance. Persévérer n’est pas difficile, la difficulté réside  dans 2) le maintien de la concentration en un point. Bien que, à la surface vous puissiez avoir mis de côté toutes distractions, dans votre esprit vous êtes encore occupée par des possessions et des biens et vous êtes encore attaché aux enfants et à la famille. Vous n’avez jamais écarté le souci ni éliminé la racine de l’amour attachement. Comment pouvez-vous accomplir la concentration en un point de l’esprit et voir le Bouddha Amitabha ?’ En entendant cela, la femme soupira à haute voix ‘ Cela est vrai, Maître ! Bien que j’aie abandonné en apparence toutes distractions, mon esprit en est encore préoccupé. A partir de maintenant, je fais le vœu de me soucier de rien et de réciter le nom du Bouddha de façon concentrée’. Alors, elle rentra chez elle et, à partir de ce moment, chaque fois que ses enfants ou quiconque recherchait son conseil ou se confiait à elle, elle répétait invariablement, ‘Je veux la paix de l’esprit, et ne souhaite pas être ennuyée par quoi que ce soit.’ Pour cette raison, tout le monde faisait référence à elle comme étant ‘la femme qui est au-delà de tout préoccupation et souci.’ Quelques années plus tard, elle vint s’incliner devant l’Abbé du temple, en disant, ‘Merci pour vos conseils et enseignements, j’ai maintenant accompli la concentration de l’esprit en un point et j’ai vu le Bouddha Amitabha. Je suis venu pour manifester mon respect et prendre congé de vous, Abbé, parce que je vais bientôt renaître en  la Terre Pure.’

La laïque dans notre histoire accomplit la libération parce que elle fut éveillée à deux principes :

Persévérance et Concentration en un point. Ainsi, pour une réussite, le pratiquant de la Terre Pure devrait considérer, des biens personnels et patrimoine jusqu’à la famille et aux amis, comme étant illusoires et semblables à un rêve, amenés à se réunir temporairement et à ensuite se désagréger. Si nous nous soucions des amis et de la famille, nous devrions assurer notre propre renaissance et libération pour ensuite venir les sauver. Ceci est la vraie affection !

"Par conséquent, pour réciter le nom du Bouddha efficacement,  nous ne devrions pas seulement ignorer cents distractions, nous devrions écarter toutes distractions, qu’elles soient un millier ou des dizaines de milliers !"


Maître Tam

Cercle de lumière


"Cette méthode de récitation du Bouddha fut spécialement conçue pour certains pratiquants qui, aussitôt qu’ils ferment leurs yeux pour réciter, soudainement voient des formes et marques dégoûtantes ( visages laids grimaçantes, par exemple ), ou des formes sombres et des couleurs tourbillonnantes autour. Avec cette technique, le pratiquant, en récitant le nom du Bouddha, se visualise assis au centre d’une immense, brillante zone de lumière. Au sein de cette zone de lumière, quand son esprit s’est apaisé, le pratiquant se s sent rafraîchi et gai. À ce moment, non seulement les pensées illusoires ont été annihilées, mais les formes mauvaises et dégoûtantes ont aussi disparu. Après cela, la pensée juste est renforcée et le Samadhi, au bon moment, accompli.


Bien que cet expédient spécial serve à détruire les marques mauvaises illusoires, même le pratiquant qui n’est pas dans cette situation embrassante, peut appliquer cette méthode pour éclaircir l’esprit et pénétrer dans le Samādhi de la Récitation du Bouddha. »


Maître Tam

Immortalité


Il existe un beau récit de la rencontre entre le Patriarche Terre Pure T’an Luan et le renommé traducteur moine Bodhiruci. T’an Luan (488-554), recherchant l’immortalité, voyageait à travers la Chine en obtenant des enseignements de sages variés illustres, y compris le Taôiste maître T’ao Hung-Ching. Finalement (en 530) il rencontra le maître indien bouddhiste Bodhiruci :


"T’an Luan ouvrit la conversation en disant ‘Y a-t-il quelque chose dans l’Enseignement du Bouddha qui est supérieure aux méthodes pour obtenir l’immortalité que l’on trouve dans les écritures de ce pays sur lles immortels ?’

Bodhiruci cracha au sol et dit, ‘Que dis-tu ? Il n’y aucune comparaison ! Où sur cette terre pouvez-vous trouver une méthode pour l’immortalité ? Supposons que vous pouvez obtenir la jeunesse au cours de votre vieillesse, et ne mourrez jamais : même ayant fait cela, vous continuerez toujours à tournoyer dans le Triple Monde !’

Alors il lui donna le Sūtra de Méditation et dit, ‘Ceux-ci sont les recettes du Bouddha Amitabha : si vous faites confiance à ces pratiques, vous serez libéré du Saṃsāra’" (Le Bouddha de Guérison.)

Le Mandala de Chiko


L’histoire de ce mandala japonais, qui est basée sur une légende du huitième siècle, est la suivante :

"Les moines Chiko et Raiko de Gango-ji partageaient une chambre dans laquelle ils avaient pratiqué des austérités religieuses depuis leur plus tendre enfance. À la fin d’une année, Raiko cessa de parler, sans jamais répondre aux questions de Chiko. Plusieurs années plus tard, Raiko mourut. Inquiet de l’existence future de raiko, Chiko pria qu’il puisse savoir ce qui s’était passé à son ami. Une nuit dans un rêve, il rencontra Raiko. Le lieu était un endroit splendide, éthéré, et quand Chiko demanda où ils étaient, Raiko répondit que c’était la Terre Pure. Il continua à expliquer qu’à partir de ces premiers jours il avait étudié les soutras et les écritures saintes et avait aspiré à une renaissance dans un paradis, sachant néanmoins que ce n’était pas une prouesse facile à atteindre. Il avait arrêté de parler pour focaliser sa vision exclusivement sur l’apparence d’Amitabha et la magnificence de la Terre Pure. Comme résultat, il avait finalement obtenu une renaissance dans un paradis. Mais, continuait Raiko Chiko était encore désordonné dans son esprit et son corps et ses bonnes racines étaient peu nombreux. Puisqu’il semblait impossible pour lui de renaître là-bas aussi, il devrait rentrer à la maison tout de suite.

Chiko commença à se lamenter, cherchant à savoir comment il serait possible pour quelqu’un comme lui d’accomplir une renaissance dans le paradis de l’Ouest, ce sur quoi Raiko, en répondant que Chiko devrait poser cette question au Bouddha lui-même, guida Chiko vers Amitabha. Amitabha dit à Chiko qu’il était nécessaire de dévouer notre pleine attention vers une vision intérieure des qualités excellentes du Bouddha Amitabha et sur la subtilité de la Terre Pure afin d’obtenir une renaissance là-bas. Quand Chiko confia qu’il ne pouvait tenir par l’œil de son esprit la vision mystérieuse et sans limite du paradis e l’Ouest – que c’était une prouesse au-delà de ses capacités d’homme ordinaire – Amitabha leva sa main droite et révéla un paradis miniature dans sa paume.

Immédiatement, se réveillant du rêve, Chiko se rendit chez un artiste et lui fit peindre une vision de la Terre Pure comme il était apparu dans on rêve. Le moine dévoua le reste de sa vie à la contemplation de ce mandala et finalement accomplit la renaissance dans le paradis de l’Ouest."



Amitabha Terre Pure - Dharma Diffusion

Mahāsthāma Bodhisattva

Śūraṅgama Sūtra


"Mahāsthāma, un fils des Bouddhas et à la tête d’un groupe de cinquante-deux Bodhisattvas, se leva de son siège, se prosterna jusqu’au pied du Bouddha et déclara : ‘Je me souviens, il y a de cela des éons aussi innombrables que les sables dans les rivières Ganges, qu’il y eut un Bouddha appelé Amitabha qui était précédé par onze autres Tathāgatas de ce kalpa. Le dernier s’appelait le ‘Bouddha Dont la Lumière Surpassait celle du Soleil et de la Lune’ ; il m’enseigna comment réaliser l’état de Samadhi en pensant exclusivement au Bouddha Amitabha. Comme illustration, si un homme concentre son esprit sur quelqu’un d’autre tandis que ce dernier l’oublie toujours, tous deux peuvent se rencontrer et se voir, mais sans se reconnaître mutuellement.

Cependant, si tous deux sont enclins à se souvenir de l’un et l’autre, leur enthousiasme grandira de renaissance en renaissance jusqu’ à ce qu’ils deviennent inséparables comme le corps et son ombre. Les Tathāgatas des dix directions ont de la Compassion pour tous les êtres sensibles et pensent toujours à eux, comme une mère qui ne cesse jamais de penser à son fils. Si le fils s’enfuit, ses pensées à son égard ne seront d’aucune utilité. Mais s’il pense toujours à elle avec la même inclination, ils ne seront jamais séparés en dépit du passage des transmigrations. Si un être vivant se souvient et pense au Bouddha, il est lié à le voir au cours de sa présente vie  et sa future vie. Il ne sera jamais loin du Bouddha et ainsi sans l’aide d’aucun autre expédient, son esprit sera éveillé. Il est comme un homme dont le corps, parfumé d’encens, dégage un parfum ; d’où son nom ‘celui qui est glorifié par la Lumière et le parfum du Bouddha’. À partir de ma base causale fondamentale et avec toutes mes pensées concentrées sur le Bouddha, j’ai accompli la patience endurance de l’incréé ( la Tolérance de la Non-Naissance ). Cela est la raison pour laquelle j’aide tous les êtres vivants de ce monde à contrôler leurs pensées en répétant le nom du Bouddha afin qu’ils puissent atteindre la Terre Pure.     

Comme le Bouddha demande maintenant les meilleurs moyens de la perfection, je maintiens que rien ne peut surpasser le parfait contrôle des six sens avec des pensées pures continues, c'est-à-dire la récitation du Bouddha, afin de réaliser le Samādhi."

Études  Paraboles Amitabha