Les Trois Entraves
Le Bouddha Śākyamuni a enseigné que l'esprit des êtres sensibles ordinaires est affligé
de 84000 kleśas ou perturbations ou afflictions. Ce groupe de 84000 peut être divisé
en 3 : 21000 découlent du kleśa racine qu'est l'ignorance ; 21000 découlent du kleśa
racine qu'est la cupidité ou le désir-attachement ; 21000 découlent du kleśa racine
qu'est la colère ; et 21000 découlent d'une combinaison des trois kleśas racines.
Ces kleśas racines sont les briques des six sphères existentielles. En tant qu'humain,
le monde tel qu'il apparaît à chacun, c'est-à-dire vrai en apparence, est perçu selon
le degré d'activité de ces kleśas racines qui n'ont pas encore été dissipés ou transcendés.
L'ensemble de ces nombreuses afflictions constituent la Première Entrave sur la Voie
qui mène à l'état de Bouddha ou à la réalisation de la véritable nature de l'esprit.
Sous l'impulsion constante de ces kleśas racines, nous accomplissons toutes sortes
d'actions du corps, de la parole et de l'esprit qui produisent du karma positif,
neutre ou mauvais. La part du mauvais est grande car autrement, nous serions déjà
éveillés. Ce karma conduit à des rétributions qu'il faut endurer. En les endurant,
mais ne sachant pas comment faire sans l'aide des enseignements du Bouddha, nous
produisons encore du karma mauvais. Par exemple, si l'on doit subir la rétribution
d'avoir volé et donc expérimenter la pauvreté, cela peut pousser à tout faire pour
sortir de la pauvreté, et donc à nouveau voler ou devenir malhonnête, mentir, etc.
On peut parler de cercle vicieux, de prison karmique sans issue depuis la nuit des
temps sans commencement ou d’errance cyclique. Ces karmas constituent la Seconde
Entrave sur la Voie qui mène à l'état de Bouddha ou à la réalisation de la véritable
nature de l'esprit.
Les rétributions karmiques peuvent prendre toute forme, intérieure comme extérieure,
avoir lieu à chaque instant comme dans d'innombrables années ou éons. Il y a celles
qui sont enfouies et embryonnaires, en devenir, pas encore développées par manque
de causes et conditions, celles qui découlent du passé proche ou lointain, et celles
du présent. Le présent, cela concerne la sphère existentielle actuelle, comme celle
des devas, des demi-dieux, des humains, des animaux, des esprits affamés ou des enfers.
Nous laisserons de côté d'autres formes de vie particulières. Par exemple, comme
humain, nous pouvons être handicapés et ne pas pouvoir s'émanciper sur la Voie. De
nombreux obstacles empêchent de rencontrer la lumière de sagesse du Bouddha. On subit
alors cette existence venue à maturité dans un aveuglement total. L'existence des
êtres sensibles est menée dans la souffrance multiforme et gaspillée par des buts
dérisoires. Le véritable sens existentiel est ainsi encore loin de portée. Ces rétributions
qui mènent à une existence samsarique constituent la Troisième Entrave sur la Voie
qui mène à l'état de Bouddha ou à la réalisation de la véritable nature de l'esprit.
N'est-ce donc pas digne de compassion que de ne pas même avoir connaissance de ces
Trois Entraves ? N'est-ce pas digne de compassion que de rester inerte en ayant pris
connaissance – comme vous le faites ici – de ces Trois Entraves ? Pour qui ne veut
plus rester inerte, souhaite préparer sa prochaine existence voulue certainement
comme meilleure, il importe de réguler correctement et dès à présent les trois portes.
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